L’association Notre Clocher lance une opération de parrainage pour financer la réfection du toit du clocher de l’église de Saint-Colomban-des-Villards

Quelque 80 personnes ont répondu à l’invitation de l’association Notre Clocher (lire ICI) et se sont retrouvées sur le parvis de l’église de Saint-Colomban-des-Villards à l’ombre des tilleuls qui entourent le monument aux morts où elles ont été accueillies par la présidente Christine Frasson-Botton. Étaient également présents Martine Mugnier qui représentait la paroisse et Pierre-Yves Bonnivard, maire de Saint-Colomban. La présidente a excusé Sophie Verney, conseillère départementale, retenue par ailleurs, « qui a un attachement très particulier à notre vallée » (elle est originaire de Saint-Alban-des-Villards), et remercié les 239 adhérents, membres bienfaiteurs et donateurs de l’association, et « tous ceux qui soutiennent cette action », ainsi que tous les bénévoles « sans lesquels rien ne peut se faire », en particulier « celles et ceux qui ont préparé cette rencontre ».

Christine Frasson-Botton a ensuite indiqué : « Depuis notre dernière rencontre, une année s’est écoulée encore très intense en démarches auprès des élus, des décideurs, et en manifestations pour nous faire connaître. Je vous rappelle que notre ambition est la restauration de l’église de Saint-Colomban-des-Villards et que pour atteindre cet objectif notre action comporte deux axes principaux : (définir) les travaux (à faire) et (trouver) leurs financements. »

Concernant les travaux, l’année écoulée a permis d’avancer dans les diagnostics qui permettent de préciser les travaux à réaliser. Ainsi, après les interventions de l’architecte Véronique Dohr et de son bureau d’études, sur les structures, et du géomètre expert qui a contrôlé deux fois la stabilité de l’église (deux prestations réalisées l’an dernier et prises en charge financièrement par l’association), début juin la commune a financé (14 900 euros) une étude géotechnique dont les résultats ne sont pas connus à ce jour. À noter que la municipalité, via la commission des finances, a pu inscrire au budget 2024 une ligne de dépenses spécifiquement dédiée à l’église.

Après ces rappels quelque peu connus, l’assistance attendait de connaître ce que pouvait bien signifier dans l’invitation ces quelques mots : « une annonce exceptionnelle vous attend cette année ». Explication. Suite au passage d’un drone, en septembre dernier, effectué en présence des responsables techniques de la commune, on a découvert que la couverture en ardoises du clocher était en « très, très, mauvais état », et que la charpente présentait des trous en plusieurs endroits. Ce qui nécessitait une réparation d’une urgence absolue. Mais quand « la commune qui est propriétaire de l’édifice n’en a pas les moyens pour le moment, que faire ? » a demandé Christine Frasson-Botton qui a d’emblée proposé une solution…

Afin que cette restauration de la couverture du clocher se fasse au plus tôt, l’association Notre Clocher lance un mécénat participatif basé sur le fait que lors de la dernière restauration du clocher, il y a quelques décennies, 5 125 ardoises avaient été posées sur le clocher. Il est donc proposé à tout Villarin de devenir mécène en dédicaçant « pour soi-même ou à des personnes qui lui sont chères » une ou plusieurs des ardoises qui seront posées sur le clocher par le charpentier qui aura été retenu après l’appel d’offres lancé par la commune. Plus précisément « un numéro et des initiales seront inscrits à la peinture indélébile sur chaque ardoise parrainée (une dédicace par ardoise) et une photo de chaque dédicace sera faite au moment de la pose des ardoises sur le clocher et remise au souscripteur ».

Pour ce mécénat, le conseil d’administration de l’association a fixé à 50 euros par ardoise le tarif de la dédicace avec un montant dégressif en fonction du nombre d’ardoises parrainées. Ce mécénat participatif entre dans le cadre d’une déduction fiscale propre aux dons aux œuvres lors de la déclaration d’impôts (*). Pour bénéficier de cette déduction, chaque mécène recevra un reçu fiscal lors de sa souscription. Ce mécénat participatif qui a été immédiatement lancé (plus d’une trentaine d’ardoises ont déjà trouvé leur mécène) et prendra fin au début des travaux de pose des ardoises. Pour participer à cette action un bulletin est disponible dans l’église chaque jour de son ouverture (voir ci-dessous).  

En conclusion de cette rencontre, Christine Frasson-Botton a indiqué : « Bien sûr, ce n’est pas un petit coin de paradis que l’on vous offre, mais par votre don vous serez encore présents quelques dizaines d’années à Saint-Colomban-des-Villards et vous sauverez votre patrimoine et celui de vos enfants. » Avant de rappeler qu’« en parallèle de cette action exceptionnelle, nous continuons l’activité de l’association. En y adhérant ou renouvelant votre adhésion vous serez toujours acteurs de la restauration de l’église. »

Pierre-Yves Bonnivard, maire de Saint-Colomban, a quant à lui « remercié énormément l’association, ses bénévoles et ses adhérents, pour tout le travail accompli, en amont et jusqu’à aujourd’hui », et rappelé que la municipalité soutenait l’association puisqu’elle avait pris en charge cette année pour 14 900 euros une étude géotechnique concernant « le sol de l’église », étude qui était couplée avec une étude géotechnique concernant la route du Martinan à La Pierre « qui est en train de s’effondrer ». Le premier magistrat de la commune a conclu : « Quand on gère une mairie, on gère des budgets, et on ne peut pas financer tous les projets (…), et quand, comme cette année, on est obligés de mettre des centaines de milliers d’euros dans le financement du domaine skiable, tout cet argent ne peut pas être mis ailleurs. Ça, il faut le dire et en avoir conscience. On essaie de faire ce qu’on peut avec les moyens qu’on a ». Et de préciser que, selon lui, « les moyens qu’on a, ce sont essentiellement les impôts locaux ». « En 2025, on verra ce qu’on peut faire… ».

Après cette intervention sombre pour l’avenir villarin, Christine Frasson-Botton a invité le public à partager le verre de l’amitié autour d’un buffet préparé par les bénévoles de l’association.

Christophe Mayoux

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(*) Pour les particuliers, après déduction fiscale (de 66 %), l’adhésion à l’association (20 euros) coûtera en définitive 7 euros, le parrainage d’une ardoise 17 euros (au lieu de 50 euros), de deux ardoises 34 euros (au lieu de 100 euros), et de 5 ardoises 68 euros (au lieu de 200 euros, une ardoise gratuite). Pour les personnes imposables à l’impôt sur la fortune immobilière (ex-ISF, déduction fiscale de 75 %), l’adhésion à l’association coûtera en définitive 5 euros, le parrainage d’une ardoise 12,50 €, de deux ardoises 25 euros, et de 5 ardoises 50 euros. Pour les professionnels et les sociétés (déduction fiscale de 60 % dans la limite de 20 000 euros ou de 5 % du chiffre d’affaires HT), l’adhésion à l’association coûtera 8 euros, le parrainage d’une ardoise 20 euros, de deux ardoises 40 euros, et de 5 ardoises 80 euros.↩︎

■ Photo de « Une » : le clocher de l’Église. – (Photo Wikipédia.)