Domaine skiableHistoire

Un skieur en arrêt cardiaque sauvé en Bellard

Le 10 mars dernier, vers 13 h 30, un skieur de 68 ans, en vacances à La Tousssuire, a fait un malaise une trentaine de mètres après le départ du téléski de Cuinat, à 1 730 mètres d’altitude, dans la combe de Bellard. Par chance, le perchman en fonction sur cette remontée mécanique a vu la scène et s’est rapidement porté à son secours. Constatant une perte de connaissance et une absence de respiration, ce saisonnier a eu le réflexe de pratiquer immédiatement un massage cardiaque en attendant l’arrivée des pisteurs-secouristes qui étaient, au moment du drame, dans le poste de secours situé au sommet du téléski de Cuinat, ce qui leur a permis d’intervenir une minute et demie plus tard. La gravité de la situation (arrêt cardio-respiratoire) a nécessité l’utilisation du défibrillateur externe automatisé (DEA) de la station apporté sur les lieux en scooter des neiges. Ce DEA est installé par sécurité sur le poste de secours de l’Ormet, plus bas et sur un point plus central des pistes. L’utilisation du défibrillateur a été efficace et le cœur de la victime s’est remis à battre. Un médecin arrivé par hélicoptère de Modane avec la compagnie républicaine de sécurité des Alpes a permis de stabiliser l’état de santé de l’infortuné skieur avant qu’il ne soit, guère plus d’une heure après l’accident, transféré par les airs vers le centre hospitalier de Chambéry où son pronostic vital n’était plus engagé. On ne peut que saluer la présence d’esprit du perchman qui avait été initié aux gestes de premiers secours et au massage cardiaque, et la diligence des pisteurs-secouristes de la station dont le diagnostic et la rapidité d’action ont permis d’éviter un drame.

Départ du téléski de Cuinat. (Photo Geoffroy Delabre, www.remontees-mecaniques.net.)

Dans ce type d’accident, en attendant un choc électrique, le massage cardiaque est d’une absolue nécessité pour le cœur mais également pour le cerveau qui doit continuer à être alimenter en oxygène afin d’éviter sa nécrose. Selon les spécialistes, on perd 10 % d’espérance de vie chaque minute passée sans massage cardiaque, un délai de 10 minutes se révélant donc mortel dans la plupart des cas. Selon la Croix-Rouge, en France et alors que 7 fois sur 10 ces accidents cardiaques surviennent devant des témoins, seuls 40 % de ceux-ci sont formés aux gestes de premiers secours, une proportion que certains spécialistes cardiaques ramènent même à 20 %. Selon l’Association française de cardiologie, en France, chaque année, quelque 40 000 personnes perdent la vie prématurément suite à un arrêt cardiaque. Sans prise en charge immédiate, près de 93 % des arrêts cardiaques se révèlent fatals. Mais le taux de survie monte à 35 % si les gestes de secours sont faits correctement. 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin.

Deux Français sur 3 souhaiteraient se former aux gestes qui sauvent. C’est pourquoi il apparaît nécessaire et vital, comme l’Association des Villarins et amis de la vallée des Villards l’envisage, d’organiser avec les deux communes et sous l’égide des corps de pompiers des Villards et de Saint-Jean-de-Maurienne, des sessions de formation aux gestes de premiers secours et à l’utilisation des défibrillateurs communaux (installés en 2010 à Saint-Colomban, 2022 à Saint-Alban), les dernières formations dispensées aux élus, aux personnels municipaux et aux Villarins intéressés datant maintenant de plusieurs années. Ces sessions de formation pourraient être programmées dès l’été prochain en période d’affluence et pourraient intéresser touristes, résidents secondaires et habitants permanents. À noter que c’est à l’initiative de Noëlle Noël et de l’association Vivre aux Villards que les premières séances d’apprentissage aux gestes de survie (bouche-à-bouche, massage cardiaque, etc.) ont été organisées aux Villards. Elles avaient rassemblé autour de mannequins, chaque fois, durant deux étés, 2003 et 2004, une vingtaine de personnes.

Christophe Mayoux

______________________________________________
Photos de « Une » : les défibrillateurs publics à gauche dans la mairie de Saint-Alban, à droite sur la façade de la mairie de Saint-Colomban. – (Photos mairies.)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *