Nouveau sursis pour la société À la Croisée des chemins
Suite à l’ouverture (le 6 novembre 2024) d’une procédure de sauvegarde à l’encontre de la société À la Croisée des chemins (lire ICI), le tribunal judiciaire de Mulhouse devait se réunir le 26 mars 2025 pour « statuer sur la poursuite de l’activité en vue de l’élaboration d’un plan de sauvegarde, d’une éventuelle cession d’activité, ou d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire ». À cette audience, les juges avaient ajourné toute décision au 2 juillet 2025. Ce jour-là, un nouveau report a été décidé. Le tribunal judiciaire de Mulhouse statuera le 10 septembre prochain.
En attendant l’issue de cette procédure de sauvegarde, cette société continue de louer des gîtes à Lachenal de manière illégale puisque sa gérante, Muriel Roemer, a refusé de signer la convention d’occupation des gîtes communaux présentée par la commune de Saint-Colomban-des-Villards en 2022. Sur ce litige, à la réunion du conseil municipal du 27 juin dernier, Pierre-Yves Bonnivard a indiqué : « On a fait passer un huissier cet hiver, deux fois, pour qu’il constate qu’il y avait des locataires dans les appartements. La seconde fois, ce constat a été très compliqué puisque Mme Roemer a violemment réagi envers Christine Reffet qui, en qualité de première adjointe au maire, accompagnait l’huissier. Une plainte a été déposée à la gendarmerie contre Christine Reffet, plainte rapidement classée sans suite. Aujourd’hui, il y a encore deux appartements dans lesquels il y a des résidents permanents dont un est un ancien employé de la société À la Croisée des chemins avec laquelle il a un contentieux. On ne sait pas qui perçoit les loyers. »
Sur les conseils d’un avocat, le conseil municipal a décidé (27 juin) de saisir le juge des expulsions pour expulser cette société des gîtes de Lachenal, la commune prenant l’engagement devant le juge, « soit de maintenir les locataires actuels dans ces logements, soit de leur proposer un logement ailleurs ». Selon le maire, « cette procédure est la seule à notre disposition, il serait trop risquer de faire changer les serrures ».
En fin de réunion, Jean-Marie Dufour a interpelé les élus : « Est-ce que l’un ou l’une d’entre vous a pris la peine d’appeler la mairie de la commune dans laquelle Madame Roemer s’est réinstallée ? Non ? (…) Cette dame a 150 000 euros de dettes et continue de louer, etc., mais elle repart ailleurs pour faire la même chose !? Lors du premier mandat de Pierre-Yves Bonnivard, je faisais partie de la commission des finances. J’avais été approché par un des élus de cette commission (pour regarder) le bilan prévisionnel et le compte d’exploitation que présentait cette dame. J’ai travaillé 42 ans dans la banque. C’était du pipeau complet. C’est la réponse que j’ai donnée et pourtant le conseil municipal de l’époque a signé tous les contrats possibles et inimaginables avec Madame Roemer. Dont acte. Maintenant vous en payez les conséquences. Et en tant que membre non élu de la commission des finances, à l’époque, j’ai décroché mon téléphone et j’ai appelé le maire de la commune de Ferrette, dans le Haut-Rhin, dans laquelle elle bossait et où elle avait des intérêts. Il suffit de décrocher un téléphone et d’avoir des renseignements. C’est facile. »
Répondant à Jacques Maurino (« Vous n’auriez pas fait avec votre propre argent ce que vous avez fait avec l’argent de la commune. »), Stéphanie Lafaury est revenue sur les relations entre cette société – à l’époque seule candidate à la gestion de ces lits communaux – et la commune et leur dégradation progressive : « Ce qui est délicat avec À la Croisée des chemins c’est que sur le premier mandat de Pierre-Yves, elle payait les loyers. Mais petit-à-petit, avec le temps, elle a commencé à rechigner. Et puis elle a commencé à avoir des idées « fabuleuses » d’une maison pour enfants, etc. Et là, nous avons quand même été vigilants, c’est-à-dire qu’on a reçu la gérante pour lui dire : « Avant d’avoir des idées saugrenues, essayer déjà de remplir avec les touristes car nous on veut vendre des forfaits. » Et c’est à partir du moment où on s’est fâchés contre elle et où on lui dit : « Non, stop ! », qu’elle a commencé à ne plus payer. Et pourtant, nous on a toujours été vigilants quand même… Mais maintenant il faut régler cette affaire. »
Jacques Maurino : « Ce qui est difficile, car lorsque tu es en difficulté financière et que tu mets en place un plan de sauvegarde, les juges sont très bienveillants car ils se disent : « C’est un bon gestionnaire qui a anticipé, etc., etc. ». Et attention, un plan de sauvegarde n’aboutit pas toujours à une liquidation judiciaire. Les juges peuvent opter pour un plan d’étalement. »
Réponse le 10 septembre prochain ?
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■ Photo de « Une » : Ancienne cure de Saint-Colomban. – (Document Maison du tourisme.)
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