Comptes rendus CM Saint-Colomban

Séance du 24 octobre 2025

Absents excusés : Claude Aimé (procuration à Christian Frasson-Botton), Élodie Maréchal, Dominique Metz (procuration à Marie-Thérèse Ledain).

Avant d’aborder l’ordre du jour de cette réunion, le maire présente Élodie Perrin qui a pris ses fonctions de secrétaire de mairie le 1er octobre 2025. Puis, sans remarque, le conseil municipal adopte le compte rendu de la réunion du 26 septembre 2025.

1 – Domaine skiable (réunion avec Hervé Gaymard)

Le 9 octobre 2025, une réunion s’est tenue en mairie en présence de Pierre-Yves Bonnivard et d’élus de la commune, de Hervé Gaymard, président du conseil départemental de la Savoie, Christian Grange, vice-président du conseil départemental de la Savoie, Sophie Verney et Patrick Provost, conseillers départementaux de la Savoie, et d’Émilie Bonnivard députée de la Savoie. Le maire donne lecture du compte rendu de cette réunion :

« En introduction, le maire fait le point sur la situation de la station. La commune de Saint-Colomban a eu une dernière réunion avec les dirigeants des sociétés Soremet, Satvac et Samso le 24 septembre 2025. En voici le contenu. Ces trois sociétés, sans confirmer, auraient pu exploiter le haut du domaine de Saint-Colomban, sans liaison Sybelles possible, contre une redevance de 21 000 euros maximum par an. Le conseil municipal n’est pas favorable à scinder son domaine skiable en deux, sans liaison Sybelles possible. Le conseil municipal a approuvé le 26 septembre 2025 une ouverture du bas du domaine de Saint-Colomban (1 tapis et 2 téléskis) sous forme de régie directe pour l’hiver 2025-2026, du 20 décembre 2025 au 8 mars 2026 sans faire payer de forfait (les charges prévisionnelles sont supérieures aux recettes estimées). La commune est en attente du retour de la préfecture.

Puis 5 questions sont posées à Hervé Gaymard :

• Question 1 – Pour le fonctionnement en régie directe cet hiver, la commune peut-elle encore compter sur les compétences de SSDS pour accompagner dans l’exploitation ?
Réponse : SSDS est bien sûr prête à accompagner la commune pour la mise en place de la nouvelle organisation communale. Et SSDS a déjà anticipé sur le sujet, notamment sur la préparation des remontées mécaniques et la neige de culture. SSDS est prête à faire une proposition d’accompagnement (mais sans participation à l’exploitation) pour la saison à venir.

• Question 2 – En fonctionnement, le département de la Savoie pourrait-il participer au déficit de fonctionnement du domaine de Saint-Colomban pour rétablir la liaison Sybelles selon le parc de remontées mécaniques actuel, sachant que l’exploitation n’est pas à l’équilibre et qu’il faut en moyenne 600 000 euros par an pour assurer le déficit de fonctionnement et 200 000 euros d’amortissements en moyenne par an ? Il est aussi à rajouter qu’il faut 400 000 euros pour faire les grandes visites des deux télésièges du bas pour rouvrir cette liaison.
Réponse : le département n’a plus la compétence économique (suite à la loi NOTRe de 2015) et ne pourra pas participer à une activité économique par voie de subvention. Les structures publiques comme le conseil départemental ou Savoie tourisme durable (STD) ne peuvent pas venir en aide sur une activité structurellement déficitaire.

• Question 3 – Dans une perspective d’investissement dans un téléporté pour remonter le front de neige dans la combe de Bellard, autrement-dit, entre le bas de Saint-Colomban et le haut, projet estimé à 22,5 millions d’euros HT, le département pourrait-il participer et si oui à quelle hauteur ? Nous avons posé la même question à la région Auvergne-Rhône-Alpes mais nous n’avons à ce jour aucune réponse (un rendez-vous a été demandé au président de la région Fabrice Pannekoucke).
Réponse : le département n’a plus la compétence économique (suite à la Loi NOTRe de 2015) et ne pourra pas participer à une activité économique par voie de subvention. Le conseil département n’a par ailleurs jamais financé en tout ou partie des remontées mécaniques. (Des explications sont données pour exemple pour Valmeinier pour clarifier le sujet : à Valmeinier, le département a garanti les emprunts et a transformé les dettes en capital, il ne le refera pas.) Le coût d’investissement du téléporté est particulièrement élevé et cette solution ne permet pas une liaison directe sur le domaine relié des Sybelles : il faut ensuite prendre un téléski, puis un télésiège pour atteindre le sommet.

• Question 4 – Si un investissement direct comme proposé ci-dessus n’est pas possible, le département pourrait-il intégrer une société en apportant du capital, sachant que d’autres capitaux pourraient être apportés par la commune et peut-être les sociétés Soremet, Satvac et Samso (ces sociétés sont prêtes à amener 300 000 euros par an sur 20 ans dans un investissement sous réserve que l’exploitation soit au moins à l’équilibre) ? C’est alors cette société qui emprunterait pour réaliser ce téléporté.
Réponse : le modèle de société n’apportera pas l’équilibre économique de l’ensemble. Il y a donc un risque capitalistique fort. Le département ne peut pas intervenir, mais il faut creuser avec STD pour éventuellement la cible d’un tourisme familial et social.

• Question 5 – Si aucun investissement n’est possible pour remonter le front de neige, et qu’il n’y a donc aucune solution pour le domaine skiable, quelles aides le département pourrait-il apporter pour soutenir l’économie locale et plus précisément les socioprofessionnels dans le temps d’une transition vers une diversification touristique d’une part et pour investir dans des projets de diversification touristique d’autre part ?
Réponse : l’intervention de STD pourrait être envisagée pour accompagner un projet de territoire, et Saint-Colomban vu comme un « laboratoire » dans la transition. »

À la fin de cette réunion, Hervé Gaymard s’est dit favorable à participer à une réunion générale avec l’ensemble des parties sur l’avenir du domaine skiable de Saint-Colomban-des-Villards : élus de la commune, État, région Auvergne-Rhône-Alpes, département de la Savoie, 4C, exploitants des remontées mécaniques (Soremet, Satvac, Samso, SSDS). Et ce, avant la fin de l’année 2025. L’objectif est de voir comment on peut trouver des solutions : à court terme avec un accompagnement dans une période de transition et une nouvelle approche axée sur un périmètre du domaine skiable réduit ; à moyen terme avec une liaison avec Les Sybelles qui n’est pas finançable aujourd’hui. Comment créer un nouveau modèle ? Sur la durabilité ? Il y a une nouvelle ingénierie touristique durable à mettre en place.

2 – Domaine skiable (informations)

• Création d’une régie directe. Le 14 octobre 2025, la préfecture de la Savoie a validé l’exploitation du domaine skiable de Saint-Colomban-des-Villards en régie directe. Le montant maximum de la subvention d’équilibre pour cette saison 2025-2026 est fixé entre 150 000 et 200 000 euros ce qui correspond au budget nécessaire pour assurer le fonctionnement du domaine front de neige. Les statuts de la régie directe du domaine skiable seront validés et votés lors du conseil municipal du 27 novembre 2025. Avec l’accord du département, la société SSDS, dont le contrat d’exploitation du domaine skiable de Saint-Colomban-des-Villards s’achève le 30 novembre 2025, va accompagner la création de la nouvelle régie. De même, à l’instigation de Hervé Gaymard, la nouvelle marque Explore Savoie du comité départemental du tourisme de la Savoie pourrait aider Saint-Colomban-des Villards dans sa communication.

• Gratuité des forfaits. Le maire indique que les négociations avec l’État sont bien engagées pour ne pas faire payer les forfaits de ski à l’ensemble des usagers du domaine skiable, un principe de gratuité qui a été voté à l’unanimité par le conseil municipal le 26 septembre 2025. À noter que le fonctionnement d’une billetterie avec, par exemple un forfait à 10 euros, entraînerait plus de dépenses que de recettes pour la commune. 

• École de ski français (ESF). Le conseil municipal est informé qu’à ce jour l’ESF de Saint-Colomban-des-Villards ne peut pas fonctionner cet hiver faute de directeur et de moniteur(s). Le moniteur souhaitant rester à Saint-Colomban a informé le maire le 18 octobre 2025 de son départ pour Méribel. Pour avoir au moins un moniteur cet hiver, le maire a pris contact avec Christian Grange, vice-président du Syndicat national des moniteurs du ski français. Un appel dans les réseaux du syndicat a été lancé pour essayer de trouver au moins un moniteur pour cet hiver. Il n’y a pas de réponse pour le moment.

3 – Salle hors sac à La Pierre

Les gérants de l’Auberge du Coin sollicitent la mise à disposition de la salle hors sac à la Pierre (front de neige) pour la saison hivernale 2025-2026 pour y proposer une activité de petite restauration et de snacking. Le conseil municipal approuve cette mise à disposition et la convention d’occupation du domaine public à signer avec les représentants de la société, Cindy Dimpre et Roman Arrivetz, convention qui définit les modalités de cette mise à disposition : durée : du 10 décembre 2025 au 31 mars 2026 ; montant de la redevance mensuelle : 50 euros non assujettis à la TVA, toutes les charges de fonctionnement étant incluses. Le maire précise qu’étant donné la durée d’une saison d’hiver, une mise en concurrence n’avait lieu d’être.

4 – Dégâts des crues (demande de subvention)

Les crues et laves torrentielles des 30 juin et 1er juillet 2025 ont occasionné des dégâts dans le hameau de Lachal dont le montant, estimé à 730 866 euros HT, se décompose ainsi : pont de Lachal (réfection de l’ouvrage) : 300 000 euros ; dévoiement des réseaux intégrés au pont de Lachal : 394 335 euros ; diagnostic voirie : 4 625 euros ; enlèvement des embâcles et nettoyage : 21 110 euros ; diagnostic sécurité : 3 224 euros ; débouchage des regards des eaux usées : 1 512 euros ; nettoyage et enlèvement des boues : 4 800 euros ; travaux d’urgence Enedis : 1 260 euros. Pour réaliser des travaux suite à ces crues, le conseil municipal demande une subvention au titre de la dotation de solidarité en faveur des collectivités (DESC) territoriales touchées par un évènement climatique. La DESC permet d’envisager des travaux importants comme des enrochements pour garantir une protection pérenne de certaines habitations. Le maire annonce ensuite que l’arrêté de catastrophe naturelle a été publié le 26 septembre 2025. Les propriétaires touchés ont donc jusqu’au 26 octobre 2025 pour déclarer leur sinistre.

5 – Motion de soutien aux pisteurs-secouristes

Une motion a été votée par l’Association nationale des maires des stations de montagne qui vise à inciter les ministères à signer un arrêté d’application du décret de 2012 pour reconnaître le diplôme de pisteur-secouriste. Le conseil municipal soutien cette motion qui indique :
«  Grâce à l’instauration des plans neige, de 1964 à 1977, la France met en œuvre une doctrine neige qui la propulse aux avant-postes de l’économie mondiale des sports d’hiver. Cet engagement nécessite la mise en place d’une organisation complexe afin d’assurer la sécurité des pratiquants des disciplines de glisse : ski alpin, ski nordique, ainsi que toutes les pratiques connexes qui se sont développées par la suite. Le socle de cette organisation s’appuie sur les services de la sécurité des pistes et sur les pisteurs-secouristes. Durant l’hiver 2023-2024 les services de secours des domaines skiables français ont réalisé 51 949 interventions, faisant de ceux-ci le premier opérateur du secours en montagne.
« Le 5 octobre 1979, un décret est pris, officialisant la création du brevet national de pisteur-secouriste et de maître pisteur-secouriste. Celui-ci définissait 3 degrés : 1er degré (formation de base), 2e degré (secourisme et réanimation) et 3e degré (chef de secteur). Dès lors, le pisteur-secouriste devient un acteur majeur du secours en montagne : ses compétences sont unanimement reconnues au niveau national par les différents corps d’État chargés du secours mais aussi à l’international. Il est l’acteur d’un service fortement rattaché aux communs supports de stations de montagnes et à leurs maires par le biais de l’agrément du directeur des pistes. Le brevet national de pisteur-secouriste 1er degré option ski alpin est encadré par une série d’arrêtés et de décrets signés par les ministres de l’Intérieur, en charge du tourisme et en charge de la jeunesse et des sports.
« Pour répondre à l’évolution technique de secourisme et à la modernisation des principes d’évaluation, une concertation a été engagée avec la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises depuis plus de 10 ans, à l’initiative de la Fédération nationale de la sécurité et des secours sur les domaines skiables. L’objectif est de rédiger de nouveaux référentiels de formation et de certification pour la formation des pisteurs-secouristes désormais indispensables pour la pérennité et le niveau de qualification de la profession des pisteurs-secouristes. À ce jour, ces textes essentiels pour les élus des stations de montagne n’ont toujours pas été portés à la signature ministérielle.
« L’Association nationale des maires des stations de montagne réunie en assemblée générale à Saint-Lary-Soulan le 18 septembre 2025 demande que les pouvoirs publics et en premier lieu les ministères de l’intérieur et des sports intègrent, par un arrêté d’application du décret de 2012, cette spécificité reconnue depuis un quart de siècle et indispensable à la réussite des jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030, confirmant ainsi définitivement le brevet national de pisteur-secouriste. »

6 – Questions diverses

• Cimetières. Le conseil municipal approuve le projet de règlement des cimetières. Il rappelle que celui-ci a fait l’objet d’un travail de concertation avec l’ensemble des élus et qu’un exemplaire leur a été adressé le 30 septembre 2025. Le conseil municipal approuve également la tarification des cimetières applicable à compter du 1er novembre 2025. De ce fait les délibérations des 12 novembre 2007 et 26 octobre 2012 sont abrogées à compter du 1er novembre 2025 (lire ICI).

• Forêt communale. Le conseil municipal est informé des coupes à asseoir en 2025 en forêt relevant du régime forestier et situées entre La Perrière et Nantchenu. Cédric Émieux évoque les modalités de cette opération de vente de bois en affouage (des frênes dépérissants) : « Ce n’est pas une opération commerciale, on va juste rentrer dans nos frais. L’intérêt c’est de rendre un service aux habitants et propriétaires de la commune. » La vente du bois en lots (estimé à 60 m3) est fixé au prix de 55 euros le mètre cube, soit 37 euros le stère. Un appel à personnes intéressées (habitants et propriétaires sur la commune) sera prochainement diffusé. Le conseil municipal approuve cette opération.

• Démission. Le conseil municipal est informé de la démission de Claude Aimé de ses fonctions de 1er adjoint au maire le 1er octobre 2025. Claude Aimé reste conseiller municipal.

Échanges avec le public

• Jean-Jacques Tronel fait part de son inquiétude concernant la récente crue du Glandon suite aux fortes précipitations qui ont eu lieu le 23 octobre 2025. Son habitation située en aval du barrage de Lachal a été menacée par la montée des eaux. La société Guintoli, qui travaille actuellement sur le démantèlement du barrage, est intervenue en urgence avec de gros moyens pour protéger sa maison. Jean-Jacques Tronel remercie les entreprises Shema et Guintoli, ainsi que la mairie de Saint-Colomban-des-Villards pour leur efficacité.

• Alain Émieux fait référence à l’actuel projet de vente de bois par affouage conduit avec l’ONF et la commune. Les arbres seront abattus et débardés par des professionnels locaux avant d’être conditionnés et vendus à des habitants et propriétaires locaux. Une coupe de bois qui a été effectuée, il y a quelques mois, au plan d’eau n’a pas suivi les mêmes règles. Le bois n’a pas été vendu mais cédé à un professionnel contre sa prestation. Réponse : les situations sont différentes car au plan d’eau il fallait agir dans l’urgence pour des raisons de sécurité dans un espace public car des arbres dépérissants menaçaient de tomber, principalement à cause de la maladie de la chalarose du frêne.

• Jacques Maurino note qu’en l’absence de liaison avec le domaine skiable des Sybelles, il est nécessaire d’avoir une information au col de Bellard pour bloquer les skieurs qui seraient tenter de prendre la descente. Le maire lui répond qu’il est bien conscient de cette situation et que ces tâches incomberont aux exploitants du reste des Sybelles.

• Mme Dubois alerte les élus sur la situation économique des hébergeurs privés. Des locations sont annulées.

• Pierre Chanvrier parle de la situation du Club des sports des Villards. Avec le départ de l’entraîneur, le bureau a décidé de mettre en sommeil l’activité du club en attendant des jours possiblement meilleurs. Peut-on mettre en place une navette pour relier les stations voisines ? Réponse : un devis est en cours de proposition par la société de transport Trans-Alpes pour assurer des liaisons.

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