L’association Maurienne généalogie en visite à Saint-Alban-des-Villards
Le lundi de Pentecôte (9 juin), par un temps superbe, 7 membres de l’association Maurienne généalogie ont effectué une très sympathique randonnée non seulement pédestre, mais également culturelle et gastronomique dans la vallée des Villards. Le groupe avait rendez-vous au hameau du Pied-des-Voûtes pour gravir le difficile chemin qu’empruntaient autrefois les colporteurs, les ramoneurs, les peigneurs de chanvre et les soldats qui quittaient leur chère vallée ou qui y revenaient. Ce chemin n’est rien d’autre que l’ancien chemin de grande communication n° 13 qui permettait d’aller de la Tarentaise à la combe d’Olle, en passant par les cols de la Madeleine (1 993 mètres) et du Glandon (1 924 mètres). Ce n’est qu’en 1870 environ que fut construite la route actuelle qui atteignit le Chef-Lieu de Saint-Colomban-des-Villards en 1873. Il est d’ailleurs bon de signaler que le mot « Voutes » devrait s’écrire sans accent circonflexe car il vient du latin « volta » qui signifie : virage en épingle à cheveux.
La montée raide, qui comporte plusieurs virages de ce type, fut rude et éprouvante pour ces courageux Mauriennais soufflant, haletant et même, parfois, suffoquant, de grosses gouttes de sueur perlant sur leur visage. Mais, et heureusement, le petit kilomètre fut parcouru sans trop de difficultés car ces marcheurs étaient tous expérimentés à la randonnée. Arrivés à la chapelle des Voutes, à quelque 883 mètres d’altitude, tous purent prendre quelques temps de repos car là les attendait Patrice Gérard, membre de Maurienne généalogie, qui donne régulièrement de son temps, l’été, dans le cadre de l’association Les Villards, patrimoine et culture pour faire partager ses connaissances sur la vallée des Villards.
Patrice Gérard a expliqué quelques éléments très intéressants concernant ce bâtiment cultuel. Et notamment que cette chapelle a été construite en 1721 à la place d’un oratoire dédié à la Vierge qui fut lui-même élevé sur un ancien sanctuaire païen. La façade extérieure du mur ouest de la chapelle est très émouvant car on peut y lire les graffitis (initiales, noms, etc.) que des Villarins qui partaient souvent pour plusieurs mois avaient pris l’habitude d’y inscrire. L’intérieur de la chapelle, remarquablement rénové en 2005, possède quelques éléments intéressants : un tableau de Dufour, peintre mauriennais de Saint-Michel-de-Maurienne, représentant L’Annonciation ou La Visitation, on ne sait pas précisément, ainsi qu’une pierre sacrée placée au centre de la table de l’autel comme d’ailleurs, il est habituel d’en trouver dans tous les endroits où une messe peut être célébrée.
Après ces renseignements le groupe a repris le chemin conduisant au hameau du Premier-Villard qui fut atteint très rapidement. Aux premières maisons, Patrice Gérard annonça aux randonneurs que Jacqueline Dupenloup, maire de Saint-Alban-des-Villards, les attendait pour leur offrir un bon café. Qu’elle en soit ici remerciée. Mais le temps passait vite, trop vite et un dispositif permettant de rejoindre les voitures fut mis en place car une autre surprise attendait le groupe au Chef-Lieu de Saint-Colomban-des-Villards où le repas était prévu à l’Hôtel de la poste… En effet, là, Martine Paret-Dauphin (qu’elle en soit aussi remerciée), également membre de l’association Maurienne généalogie et présidente de l’association Les Villards, patrimoine et culture a accueilli les randonneurs pour leur offrir un apéritif agrémenté de madeleines salées, une spécialité des Villards. Le restaurant n’étant qu’à deux pas, les randonneurs s’y précipitèrent pour y retrouver Roberte et Louis 2 membres de Maurienne généalogie déjà présents. Pris en terrasse, le repas fut délicieux.

L’après-midi fut surtout réservé à la culture. D’abord, après un retour en voitures au Premier-Villard, avec la visite de la chapelle de ce hameau dédiée à saint Sébastien et à saint Roch autrefois souvent invoqués pour protéger les habitants de la peste. Construite aux alentours de 1630 (date de la dernière grande épidémie de peste en Maurienne), cette petite chapelle renferme trois boîtes de Sainte-Reine, souvenirs lointains d’un pèlerinage effectué, peut-être (?), par quelques courageux Ban’nes (en patois villarins, nom des habitants de Saint-Alban-des-Villards) dans le village d’Alise-Sainte-Reine (site d’Alésia) situé à l’ouest de Dijon où de nombreux miracles se seraient produits selon les chroniques locales. Des spécialistes auraient recensé 36 de ces boîtes en France (certains d’entre eux en compteraient même 50 !). Il est donc extraordinaire que la commune de Saint-Alban en conserve 3 a elle-seule (pour plus de détails sur ces boîtes particulières, lire ICI).

Les membres de l’association Maurienne généalogie ont ensuite visité l’église de Saint-Alban construite en 1830 et dédiée à saint Alban, premier martyr chrétien d’Angleterre, qui fut décapité vers l’an 283. Les quatre cloches du clocher furent décrites en détail par Patrice Gérard qui détailla également les différents objets cultuels se trouvant dans l’église (tableaux, peintures murales, autels, pierres sacrées, fonts baptismaux, etc.). Cette visite s’est terminée autour de l’église entre les tombes de l’ancien cimetière.
Ah que cette vallée des Villards est belle !
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■ Photo de « Une » : le groupe de randonneurs devant la chapelle du Pied-des-Voûtes. – (Photo Patrice Gérard.)