Saint-Alban : lancement réussi du livre Évolution paysagère d’une commune de montagne
La salle du conseil de la mairie de Saint-Alban était trop petite ce 2 août pour la présentation du livre Saint-Alban-des-Villards. Évolution paysagère d’une commune de montagne. Quelque 60 personnes étaient présentes et certaines sont restées debout… Dans l’assistance, on pouvait noter la présence de deux anciens maires de la commune : Georges Quézel-Ambrunaz (2001-2008) et Maurice Darves-Bornoz (2008-2014).
Dans une courte introduction, Jacqueline Dupenloup, maire de la commune, a indiqué : « Je ne saurai remercier tous ceux qui ont contribué à notre initiative de ce jour, car j’aurais trop peur d’oublier quelqu’un. S’il fallait citer tous les Villarins qui ont sorti de leurs cartons d’archives familiales un vieux cliché, s’il fallait citer tous ceux qui ne sont plus là mais qui avaient pris ces clichés, la liste serait trop longue et surtout le risque d’omission trop important. Trois mentions spéciales cependant. Mention spéciale à Stéphanie Chaboud-Crousaz qui a joué le leu, le jeu de piste cet après-midi, en accompagnant l’équipe qui s’est présentée pour traquer les photos. Mention spéciale à Mathias Spadiliero, photographe professionnel basé dans l’Ain, qui en août 2023 a parcouru la commune pour réaliser les clichés actuels. Mention spéciale enfin à Yannis Nacef, concepteur et auteur du livre avec le conseil municipal de Saint-Alban-des-Villards ; Yannis qui remplit parfaitement sa mission de conseiller municipal, délégué à la mise en valeur du patrimoine. »
Puis, élargissant son propos au temps présent, elle a précisé : « Revisitant le livre cet après-midi, je dois avouer l’avoir particulièrement savouré. Nous devons à nos aînés ces vues du pays d’avant, celui où chaque morceau de bois était important, celui où chaque parcelle de terre valait son pesant de seigle, d’avoine, de pomme de terre, de bout de tomme… Nous les devons à nos anciens, pour la peine, le travail acharné qu’il fallait pour entretenir et cultiver, avec ces pentes toujours présentes. Mais ce regard sur le passé, nous le devons aussi aux générations futures. On comprend bien que pour savoir ce que doit devenir un pays, il faut savoir ce qu’il a été. Il ne peut s’agir de reproduire un passé qui fit de la vallée des Villards une terre d’émigration, mais on ne peut rien oublier pour trouver de nouvelles voies, pour faire résilience (un mot à la mode) et garder un pays vivant, actif, habité. Ce qui a existé mais n’existe plus doit nous aider à trouver ce qui existera, exercice difficile aux Villards comme dans toutes les communes de moyenne montagne, aujourd’hui en recherche de leur avenir. »
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Dans un exposé enlevé, Yannis Nacef a rappelé le principe de l’ouvrage : « une approche comparée des paysages » au moyen de quelque 170 clichés anciens qui sont reproduits et comparés aux paysages actuels réalisés par le photographe Mathias Spadiliero au cours de l’été 2023. Ces clichés anciens – qui couvrent quasiment un siècle, de 1880 à 1970 – ont été collectés depuis 4 ans et sont issus de collections privées, des archives départementales de la Savoie, du RTM ou encore du Musée dauphinois.
Yannis Nacef a également mentionné quelques-unes des difficultés rencontrées (comme « retrouver le plus fidèlement possible l’angle de prise de vue des photographies anciennes ») et donné des éléments biographiques des photographes qui comptabilisent à eux seuls 66 clichés dans l’ouvrage : Pierre David-Nounaz (qui était également peintre, 1868-1934), Raymond Frasson-Cochet (1910-1964), Raoul Blanchard (enseignant en géographie à l’université de Grenoble, 1877-1965), Georges Dumay (qui encadrait des colonies de vacances du centre d’apprentissage de Pantin et dont on sait peu de choses mais dont on possède des photographies prises et des films tournés aux Villards), et le service de restauration des terrains en montagne (RTM). Pour conclure, il a commenté quelques clichés du livre dont une photographie du conseil municipal de Saint-Alban (publié ci-dessus en « Une ») faisant remarquer « une absence de parité, que tous les conseillers portaient un chapeau et qu’aucun ne souriait »…
Ce livre fait suite à l’aménagement d’un sentier des hameaux abandonnés et au livre Les hameaux de l’envers de Saint-Alban-des-Villards. Monographie d’un versant oublié (2021), le musée à ciel ouvert (2022) et le sentier des remues (2023). La création d’un circuit de courses d’orientation est programmée pour 2025.
À l’issue de cette présentation, chaque foyer de Saint-Alban possédant un abonnement au service de l’eau de la commune (même critère que l’an passé) pouvait retirer gratuitement un exemplaire de ce livre qui est en vente à la mairie de Saint-Alban, à la Maison du tourisme et à l’épicerie de Saint-Colomban (15 euros) au profit de l’école intercommunale des Villards. Cette rencontre s’est terminée par un apéritif offert par la municipalité, préparé par Marc Vuillermoz et proposé sur la place du Triandou où Mathias Spadiliero exposait quelques-unes de ses photographies (*).
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(*) L’édition de cet ouvrage (6 340 euros) a bénéficié d’une subvention du programme Leader d’Espace Belledonne (aujourd’hui terminé) de 3 090 euros.↩︎
■ Photo de « Une » : le conseil municipal de Saint-Alban-des-Villards, en Miolan, le 12 octobre 1897. – (Photo Paul Mougin, RTM.)