Le 15-Août, une fête familiale qui rassemble
Le succès de la matinée du dernier 15-Août peut s’expliquer de différentes manières. Par une augmentation notable du nombre de participantes d’abord : 54 femmes costumées contre 42 l’année dernière où nous n’avions pas pu satisfaire toutes les demandes. Celles-ci se sont reportées cette année, et tout le monde a pu trouver une tenue et se faire habiller. Sur ces 54 costumes on comptait 35 costumes de grande fêtes avec la robe plissée à smoss noires (16 rouges, 9 bleus, 6 fuchsias et 4 verts et violets), 4 costumes de petites fêtes avec la robe plissée à smoss bleues (2 rouges et 2 violets), 11 costumes des dimanches ordinaires avec la robe ronde (7 rouges et 4 bleus), et 4 costumes ordinaires des jours et de travail avec la robe ronde (2 de grand deuil noirs, et 2 de deuil bleu) avec lesquels les filles ne portaient pas de bijou. On comptait aussi trois petites filles portant bertins et barrettes: Elsa Mugnier, 2 ans, Chiara Sampere, 17 mois, Ambre Bonnivard, 14 mois. Pour les accompagner, 33 hommes et garçons (en comptant les deux accordéonistes) en tenue de cérémonie ou de travail. Soit un groupe de 90 personnes contre 70 l’année dernière.
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■ Une variété de costumes portés. – (Photo Le Petit Villarin.)
Pour les statistiques, j’ai l’habitude de me baser sur le nombre de coiffes présentes, et cette année le record a été pulvérisé. Il sera difficile à battre même si une quinzaine de costumes sont encore restés dans nos armoires. Nous avons aujourd’hui la capacité de costumer 70 femmes environ, mais les bras manquent encore pour y parvenir.
La forte mobilisation des bénévoles a été déterminante aussi pour préparer cette fête. La mise en place des ateliers de couture a joué. Durant l’été, nous les avons remplacés par une formation à l’habillage, le 10 août, suivie par une vingtaine de personnes ayant habillé 6 femmes, puis par un atelier de plissage des robes, le 17 août, ayant rassemblé une trentaine de personnes pour replisser 25 robes.
Personnellement, et pour l’association Les Villards, patrimoine et culture j’ai sorti et préparé 42 tenues féminines, 3 de bébé et une dizaine d’hommes. Mais la nouveauté, c’est la répartition des femmes à costumer au sein de groupes et de lieux différents. Pour la première fois, nous avions réservé une salle dédiée à l’habillage pour la matinée du 15 août. C’est une solution à pérenniser pour soulager les particuliers. Dans la salle des Galapias au Chef-Lieu, ce matin-là, Patrick et Coralie Fiora, Colette Voirin, Stéphanie Lafaury et Hélène Patillon ont habillé seuls 11 Villarinches. À son domicile, Martine Paret-Dauphin, avec Marie-Christine Brosson, a costumé 6 personnes. Cela suppose de préparer toutes les tenues en amont. Chacune avait sa robe, ses manches et son sac d’accessoires avec son nom inscrit qu’elle venait retirer la veille au soir à La Pierre ou bien tôt le matin du 15.
À La Pierre justement, ce matin-là, nous n’avons habillé que 21 personnes, avec Valérie Favre-Teylaz et Catherine Bitz. Il faut souligner leur mérite car, revêtues du costume entier dès 6 h 30, elles m’aidèrent jusqu’à 9 h 30 à costumer les autres. Les 16 villarinches restantes s’habillèrent chez elles en famille par leur propre moyen.
Enfin il faut saluer l’investissement de la douzaine de jeunes fédérés autour de Benoit Émieux et de son projet de char. Comment a-t-il eu cette idée ? Les rétrospectives sur les 15-Août des années 70 l’ont-elles influencé ? Lorsqu’il m’en a parlé l’année dernière je lui ai donné mon accord à condition de sortir et de prêter les costumes de travail. L’association Les Villards, patrimoine et culture a fourni les tenues d’hommes et moi celles des femmes. C’était assez amusant d’habiller ces filles avec ces tenues dont je connais l’origine et que l’on ne sort pratiquement jamais. Ça changeait. Et au final, ça a bien plu.
Si la quantité était au rendez-vous, la qualité aussi, grâce à la formation du 10 août très suivie. Il suffit de regarder la photo officielle, où deux villarinches seulement manquent à l’appel, Amandine Cavaillès et Mélanie Bozon-Viaille. Les châles et les coiffes y sont très bien disposés et les femmes sont « bien mises » comme on disait naguère. Seulement trois ou quatre coiffes n’étaient pas parfaites car trop déformées par leur conservation ou par l’humidité résiduelle de la matinée. Il faut les vérifier la veille de la fête et les repasser si nécessaire, mais c’est délicat. Quelle est la forme parfaite pour une coiffe des Villards ? On pourrait citer celle portée par Manon Frasson-Botton (photo ci-dessous), parfaitement symétrique ne remontant pas trop sur les côtés, faisant la pointe au milieu, la dentelle écartée et relevée juste comme il faut, impeccable.
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Concernant la photo officielle (*), elle aurait dû être prise dans un endroit clos pour que l’association Notre Clocher en ait l’exclusivité et puisse en tirer un bénéfice commercial, comme c’est le cas lors des rassemblements des costumes de Maurienne. Difficile de la prendre à l’extérieur avec tous les photographes amateurs qu’on ne peut évincer. Nous avions pensé la prendre dans le chœur de l’église, après la messe, mais cela aurait pris trop de temps et retardé la suite. Il avait alors été décidé de la faire dans la salle des fêtes malgré le décor un peu terne. Mais arrivé là, rien n’avait été préparé (tables, bancs, chaises…) et impossible de faire monter 90 personnes sur l’estrade. La fête du 15-Août victime de son succès en quelque sorte. Nous essaierons de faire mieux une prochaine fois.
Pour terminer, je dirai que de nombreuses personnes se sont costumées en famille, comme chez les Francou à La Pierre (10), les Martin-Garin au Châtelet (9), les Mugnier aux Moulins (6) et à La Pierre (6), les Ledain (5), les Paret (5), les Brosson (4), les Paret-Dodon (4) au Martinan, les Bonnivard au Châtelet (4), les Joumond (4) et les Tronel (3) à Lachal, etc… De nombreuses personnes, costumées ou non, m’ont dit que cette matinée avait été pleine d’émotion pour eux, et que cette fête était belle et rassemblait les gens. Pour moi, tradition et folklore, qui s’interpénètrent, se sont retrouvés l’espace d’un moment pour le plaisir de tous.
Xavier Mugnier
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(*) Cette photo de qualité est vendue 12 euros au profit de l’association Notre Clocher. Seules 3 ont été vendues durant l’après-midi du 15 août.↩︎
■ Photo de « Une » : une fête qui rassemble à la sortie de l’église. – (Photo Le Petit Villarin.)