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Paul Paret : « Être ou ne pas être ouvert, telle est la question ? »

Nous nous devons d’apporter en urgence une réponse à cette question.

1 – Le constat actuel

Il ne faut pas être grand clerc, pour comprendre les répercussions économiques sur notre vallée, si la station de ski de Saint-Colomban-des-Villards fermait en novembre 2025. Les conséquences seraient considérables sur les activités d’hiver et d’été, touristiques, commerciales, artisanales, hôtelières, résidentielles. L’avenir de notre vallée et de nos villages serait remis en cause. La répercussion sur l’image du pôle des Sybelles ne serait pas négligeable. Je constate sur des communications, Le Dauphiné libéré, Le Progrès, que Monsieur le maire voudraient s’absoudre derrière l’affirmation : « On a fait tout ce qui était possible pour sauver notre station ». Cette affirmation ne peut être considérée comme sincère car en effet les deux dernières mandatures portent une lourde responsabilité sur notre situation actuelle.

N’étant pas dans les instances représentatives de notre vallée, j’ai souhaité d’apporter par mes différents courriers, diffusés le 2 mai 2025 (lire ICI) et le 18 mars 2025 (lire ICI), des idées facilitatrices. Mais depuis, il faut constater que l’avenir de notre station s’est encore assombri. Je rappelle rapidement l’historique :
• les candidatures à délégation de service public (DSP), sans projet précis défini, sans préparation, sans soutiens techniques ni appui financier de la commune, n’ont pas pu aboutir ;
• différentes prises de position ont encore aggravé notre situation ; la chambre régionale des comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes pour remise en cause du financement par la commune des déficits d’exploitation, de Monsieur Pascal de Thiersant, gérant de SSDS, ne voulant pas renouveler la DSP au 1er décembre 2025, les réponses négatives aux deux déposes de candidatures à DSP ;
• aucune décision d’investissement concernant les remontées mécaniques prises en conseil municipal ont été suivi d’effets : vote en mars 2021 de la création d’un télécabine sur Téchette pour environ 14 millions d’euros sans suite ; votation des grandes visites des remontées mécaniques pour 413 000 euros non passées en commande ; aucun investissement réalisé depuis 2016 malgré des dépenses communales cumulées allouées à l’exploitation des remontées mécaniques de l’ordre de 7 millions d’euros ;
• le positionnement très rétif de Monsieur le maire, Pierre-Yves Bonnivard, à s’ouvrir avec nos partenaires des Sybelles, n’a pas permis une amélioration des équipements ni une minoration des déficits. Son choix personnel depuis 2016, imposant « que seul nous pourrions parvenir à une gestion financière équilibrée » fut une erreur capitale, laquelle n’a jamais été remise en cause.

2 – Que faire maintenant ?

Dans les conditions actuelles, et en dernier recours, Saint-Colomban-des-Villards doit prendre une initiative globale de survie en urgence.

Monsieur le maire Pierre-Yves Bonnivard peut organiser sans condition préalable une réunion avant la fin août 2025, avec les représentants officiels : région Auvergne-Rhône-Alpes, département de la Savoie, préfecture, députée, les autorités administratives, les représentants de nos partenaires des Sybelles et l’exploitant actuel (SSDS), afin de trouver un accord pour l’exploitation du domaine 2025-2026 et 2026-2027 et pour la création pour la saison 2026-2027 d’un téléporté tel que défini par les études réalisées.

La seule condition indispensable et suffisante doit-être que la station basse de Saint-Colomban fonctionne en liaison sur le domaine des Sybelles. On peut noter avec étonnement que l’entretien des remontées mécaniques du secteur haut de Bellard a été réalisé dans le budget SSDS de 2025, à priori pour le seul usage des Sybelles en 2025-2026, ce qui est surprenant compte tenu que le bas devait fermer tel que l’affirme SSDS dans ses courriers à destination de la mairie de Saint-Colomban-des-Villards.

Il conviendrait de considérer ma proposition du 2 mai 2025, qui est, il me semble une solution permettant une transition d’exploitation partagée vers un futur téléporté sur Téchette, cote 1 750 mètres à l’horizon 2026-2027.

Ma proposition du 2 mai 2025 était la suivante : nous pourrions proposer une répartition du domaine suivant le schéma suivant : une partie basse à la charge de Saint-Colomban, via SSSD, et une partie haute à la charge de nos partenaires de la Soremet avec :
• gestion de la partie basse : la commune pourrait opter pour une DSP d’un an ou deux, complémentaire avec SSDS ; à charge, gestion du front de neige, du secteur Ormet, incluant le télésiège de l’Ormet, damage et secours, neige de culture jusqu’au lieu Téchette (du fait de l’obligation due à l’usine unique basse).
• gestion de la partie haute : la commune pourrait opter pour une DSP avec la Soremet, avec gestion de la combe de Bellard, du téléski de Cuinat et du télésiège de Bellard, damage et secours.

Reste la gestion de la liaison par le télésiège de Charmette et, dans cet instant, il faut faire des propositions novatrices. Ce télésiège de Charmette, dont la gestion est la plus lourde, pourrait être tenu en partenariat, ce qui permet avec une exploitation partagée, de garder la liaison, d’engager des économies en diminuant les coûts financiers d’exploitation pour les saisons 2025-2026 et 2026-2027. Ce partenariat permet d’envisager ensemble, la création d’un téléporté de remplacement et son exploitation à terme par nos partenaires.

Ce télésiège de Charmette et ses contraintes d’exploitation doivent s’organiser en frais partagés :
• frais de personnel, 50/50, station basse Saint-Col et station haute Soremet ;
• le plan d’intervention de déclenchement des avalanches (PIDA) en partenariat, minage par le haut par la Soremet, dégagement de la neige sur les Écolors par Saint-Colomban ;
• damage des pistes de descente partagé, point de jonction le « S » au-dessus des Écolors ;
• charge des secours, au-dessus et en dessous du « S » des Écolors.
Cette solution permettrait de minorer le budget pour l’exploitation basse, de démontrer que l’on peut travailler avec l’entité Sybelles sur le présent et l’avenir, et donner satisfécit aux exigences de la CRC et de la préfecture.

3 – Problématiques à traiter

Il restera à traiter les problèmes techniques et financiers, en particulier :
1) – commander les deux grandes visites en urgence pour septembre 2025 (télésièges de l’Ormet et Charmette) suivant les devis pour 413 000 euros.
2) – définir le budget nécessaire pour l’exploitation du secteur bas de Saint-Colomban de façon à ce que la CRC ne mette pas son véto. Élaboration d’un accord de partenariat entre l’exploitation basse et haute, avec définition des missions à prendre en charge pour chaque secteur d’exploitation, ce qui pourrait convenir aux exigences de la préfecture. Il y aura lieu de tenir compte de la participation financière des Sybelles de 300 000 euros qui a été attribuée sur la saison 2024-2025. Il conviendrait de ne pas exiger une location en contrepartie d’un accord gagnant/gagnant pour l’exploitation partagée sur le télésiège de Charmette actuel.
3) – répartition du chiffre d’affaires de la billetterie : il pourrait-être proposé que la globalité de la billetterie soit au bénéfice de l’exploitation basse, dans la période de transition ;
4) – quid de l’arriéré de TVA de l’ordre de 300 000 euros évoqué et de l’avance de trésorerie demandée par M. de Thiersant, en complément des grandes visites ?
5) – rechercher immédiatement le financement du téléporté de Téchette pour la saison 2026-2027 avec tous les organismes disponibles. Le coût de l’investissement serait passé de 14 à 20-22 millions d’euros en quelques années !

Conclusions

À force de tergiverser et de ne rien décider lors des deux dernières mandatures, Saint-Colomban a perdu beaucoup de temps, beaucoup d’argent, et nous nous retrouvons aujourd’hui dans une position alarmante. Cette situation ne convient pas à la communauté des villarins de tous bords, qui souhaitent ardemment le développement de notre station et une meilleure vitalité économique.

Il est urgent que les représentants de l’administration, les élus, tous les décideurs s’unissent pour parvenir à définir un chemin pour sortir de cette situation de blocage afin d’éviter la mort par asphyxie de notre vallée et de nos villages. Si une solution pérenne ne peut être trouvée, les conséquences seront funestes. Le temps nous presse, nous ne pouvons plus attendre.

Paul Paret (*)

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(*) Paul Paret est membre de la commission communale du domaine skiable de Saint-Colomban-des-Villards. Les points de vue publiés en tribune libre n’engagent que leurs auteurs et aucunement la rédaction du Petit Villarin. Il ne nous appartient pas de corriger les informations erronées qu’ils pourraient contenir. Ce texte a été adressé le 28 juillet 2025 à Pierre-Yves Bonnivard, maire de Saint-Colomban-des-Villards, Émilie Bonnivard, députée de Savoie, Laurent Wauquiez, conseiller spécial auprès du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Vanina Nicoli, préfète de Savoie, Karima Hunault, sous-préfète de Saint-Jean-de-Maurienne, MM. les représentants de la Soremet et des Sybelles, Pascal de Thiersant, gérant de SSDS, Julien Mairot, directeur des opérations chez SSDS, Bernard Chêne et Christian Rochette, respectivement, président et vice-président de la 4C, Jacqueline Dupenloup, maire de Saint-Alban-des-Villards ; Mesdames et Messieurs les élus de Saint-Colomban-des-Villards, Mesdames et Messieurs de la commission communale du domaine skiable de Saint-Colomban.

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