Saint-Colomban-des-Villards : une majorité du conseil municipal refuse de lancer une DSP à « géométrie variable » pour la reprise du domaine skiable
Après l’échec de l’appel d’offres pour une DSP de type concession (lire ICI), le conseil municipal de Saint-Colomban-des-Villards devait arrêter les contours d’un nouvel appel d’offres pour assurer la continuité de l’exploitation du domaine skiable et son ouverture l’hiver prochain, la DSP en cours avec la société Savoie stations domaines skiables (SSDS) prenant fin le 30 novembre 2025.
Cette question était à l’ordre du jour d’une réunion du conseil municipal le 11 avril dernier qui devait également adopter les budgets primitifs 2025 de la commune, des gîtes et des remontées mécaniques (*). Le budget de la commune prévoyant, en dépenses de fonctionnement, une subvention de 1 264 762 euros pour équilibrer le budget annexe des remontées mécaniques, on est très vite entré dans le vif du sujet… à savoir l’avenir du domaine skiable.
Sur le versement d’une subvention d’équilibre aux remontées mécaniques
Pourquoi un tel montant de subvention ? « Parce que, a expliqué Pierre-Yves Bonnivard, maire de Saint-Colomban-des-Villards, en ouvrant le débat, cette subvention prend en compte le déficit de la saison hivernale qui s’est achevée le 23 mars dernier, déficit estimé à 613 000 euros, les amortissements liés aux investissements réalisés sur le domaine skiable que la chambre régionale des comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes exige qu’on inscrive au budget des remontées mécaniques (238 000 euros), et le coût des grandes visites des télésièges de l’Ormet et de Charmette évalué à 413 000 euros. »
Après avoir affirmé que « 1,2 million d’euros ça fait beaucoup, je le reconnais, mais si on veut avoir des remontées mécaniques en état de fonctionner l’hiver prochain il faut accepter cette subvention », le maire a invité chaque élu à s’exprimer.
Claude Aimé, 1er adjoint au maire, est contre cette subvention : « On consacre la moitié des ressources de la commune à une seule activité qui n’est pas rentable. Certes, la situation est complexe. On a des courriers du préfet, de la sous-préfète, on a les avis de la CRC (…) et il y a le réchauffement climatique. Et quand un skieur achète un forfait à Saint-Colomban, le contribuable en paie deux. Ce n’est pas normal. Maintenant si on trouvait des exploitants qui (…) participent au déficit oui, mais dans ce cadre-là non. »
« Moi aussi j’ai conscience que c’est très cher, a déclaré de son côté Marie-Thérèse Ledain, mais on ne peut pas non plus arrêter cette station car il y a des gens qui en vivent, des familles qui viennent en vacances avec des enfants, etc. (…) C’est année sera déficitaire, l’année prochaine le sera encore mais il faut espérer que ce sera moins ; de toute façon ce sera moins l’an prochain, sans les visites. »
Christine Reffet, 2e adjointe au maire, a été catégorique : « Pour moi, 1,2 million, c’est totalement inacceptable. On a 50 % du budget communal qui part dans une activité qui dure au maximum trois mois, qui va bientôt durer un mois, un mois et demi à cause du réchauffement climatique, et on ne peut faire aucun investissement dans la commune, aucuns travaux. Les gîtes vieillissent, les routes se dégradent, on ne peut rien faire. Or les gîtes ont besoin d’être remis aux normes sinon, très rapidement, on ne pourra plus les louer. Il n’y a aucune activité l’hiver pour les touristes qui ne font pas du ski et même pour ceux qui font du ski et qui après errent dans le village sans savoir quoi faire. Certains disent que le ski fait travailler les gens du village, oui mais c’est une petite minorité parce que les saisonniers ne sont pas du village. Cette année il y avait 2 Villarins aux remontées mécaniques, les autres viennent d’ailleurs, principalement de Normandie. Les loueurs de ski d’accord. J’entends aussi que ça fait vivre l’école. C’est faux, il y a eu 2 enfants à l’école qui étaient des enfants de saisonniers. Donc pour moi c’est hors de question, je n’accepte pas de mettre près de 50 % du budget dans cette activité qui commence à être dépassée, pour aller de l’avant pour faire une chose. »
Une position « tranchante » qui a fait réagir Valérie Favre-Teylaz : « Je ne sais pas si c’est utile que je donne ma position depuis le temps que je la martèle, mais je vais la dire haut et fort même si tout le monde la connaît. Ce que je trouve inacceptable, pour reprendre le mot de Christine, c’est qu’on soit ici autour de cette table en train de parler quand même d’une fermeture la saison prochaine ! Je me suis engagée il y a 5 ans pour qu’il y ait des jeunes – j’ai deux de mes fils ici dans la salle – qui puissent encore vivre et travailler au pays et que cette commune soit vivante et, on a beau dire tout ce qu’on veut, le tissu économique du village est intimement lié à la présence de la station et surtout à l’accès aux Sybelles, et moi je vais me battre tant que je pourrai pour maintenir ce domaine skiable et cette liaison Sybelles car c’est un pôle d’attractivité sans pareil que nous avons ici aux Villards. Et on est aujourd’hui en train de remettre en question ça ? Cela me met hors de moi ! »

Christian Frasson-Botton, 3e adjoint au maire, disant s’exprimer « avec beaucoup d’émotion », a lu le texte qu’il avait préparé : « En préambule, je souhaite préciser que je ne suis pas opposé à l’ouverture du domaine skiable la saison prochaine. Mais j’ajoute : pas à n’importe quel prix pour la commune. Nous savons tous que l’exploitation de notre domaine skiable a toujours été déficitaire. Et pendant des années, de l’argent public, l’argent des administrés, notre argent, a servi à combler le déficit de l’exploitation du domaine skiable. Ainsi, selon les années, 600 000 euros voire 800 000 euros et même plus ont été transférés du budget global de la commune vers le budget annexe des remontées mécaniques. La saison prochaine la commune va devoir débourser 1,2 million d’euros pour ouvrir son domaine skiable. Ce qui représente plus de la moitié du budget communal, c’est colossal, énorme. Après réflexion et en toute conscience, je pense que ces conditions financières ne sont pas acceptables. C’est pourquoi je voterai contre le budget annexe des remontées mécaniques tel qu’il est présenté aujourd’hui. En effet, voter un tel budget, c’est dépenser de l’argent public d’une manière démesurée et abusive, voter un tel budget c’est réduire à une portion congrue la capacité d’investissement de la commune. C’est par exemple reporter l’entretien et la réparation de certaines infrastructures routières, C’est laisser les toits des gîtes communaux rouiller, les intérieurs des appartements se défraîchir, c’est repousser, année après année, le lancement de la rénovation énergétique des bâtiments communaux, c’est laisser le toit de l’église se délabrer, c’est ne pas remplacer les vieilles chaudières à bout de souffle, etc. Voter un tel budget, c’est aussi limiter le soutien que l’on pourrait accorder aux socioprofessionnels, aux anciens, aux actifs et aux jeunes, c’est se priver de réaliser des actions de diversification pour embellir notre commune et la rendre encore plus attractive, plus performante et agréable à vivre dans l’intérêt de tous. (…) Je sais, concernant le domaine skiable, qu’il n’est pas facile d’écarter des arguments purement subjectifs et personnels. C’est plus facile d’être dans le déni avec une fuite en avant qui pousse à maintenir le « tout-ski », vaille que vaille et quoi qu’il en coûte. Ce qu’il faut faire, c’est anticiper un nouvel avenir de Saint-Colomban, un avenir responsable et durable qu’il faut concevoir et bâtir tous ensemble, dès maintenant, avec force et courage. »
Pour Bernard Wyns « la situation est très compliquée parce que la somme nécessaire pour continuer à faire fonctionner le ski, plus de la moitié du budget communal, est démesurée. D’un autre côté, il faut prendre en compte un historique important qui fait réagir Valérie, et je comprends très bien tous ceux qui ont investi pour apporter un travail pour le fonctionnement du ski, louer du matériel, etc., et cet investissement, c’est des tranches de vie importantes. Et puis, à Saint Colomban, en dehors des habitants permanents, il y a des gens originaires de la vallée, nombreux, qui ont investi pour rénover leur maison et la fin du ski pour eux ça veut dire une diminution de la valeur patrimoniale de leur bien (…) et c’est un élément extrêmement important à prendre en compte. (…) Maintenant est-ce que la commune peut supporter aujourd’hui (un tel effort) pour maintenir à bout de bras l’activité du ski à Saint-Col ? Ça fait longtemps que l’activité ski est déficitaire, mais tant que ça restait dans des normes à peu près raisonnables ça se comprenait en disant : demain ça sera mieux. Mais ce n’est pas certain que demain ça sera mieux. (…) Et puis cet effort financier qu’on consent année après année ça empêche de faire autre chose. » Prenant alors comme exemple ce qui se fait dans l’Oisans autour de l’escalade et des randonnées d’été et d’hiver, Bernard Wyns a enchaîné : « Or si on veut que des activités semblables se développent ici il faut absolument qu’on fasse un certain nombre d’investissements (et notamment des refuges relais). (…) Je comprends très bien que nous n’avons pas envie d’être ceux qui auront mis fin à l’activité ski (et) qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui ait envie de porter ce chapeau. Je respecte le boulot qui a été fait pendant des années par ceux qui ont construit des gîtes pour attirer des clients, etc., mais voilà on est face à un mur. »
Reprenant la parole, Valérie Favre-Teylaz a pointé des responsabilités : « Si on est dans cette situation, avec autant d’argent à mettre dans le domaine skiable, c’est parce qu’on n’a pas su faire avant ce qu’on avait prévu de faire quand on s’est engagés dans cette équipe municipale. Dans notre programme il y avait l’implantation d’un téléporté pour justement arrêter d’abonder en moyenne 600 000 euros d’argent public par an et d’arriver à un équilibre. Donc y avait cette volonté. Et si on est dans cette situation c’est parce qu’on est dans l’incapacité à résoudre ce problème. Pour moi, à Saint-Col on a toujours skié, ça fait partie de l’ADN des Villarins le ski et on ne peut pas du jour au lendemain tourner la page. C’est inaudible, c’est inacceptable. »
Pour Stéphanie Lafaury « aucune activité aujourd’hui n’est aussi rentable que le ski l’hiver et on ne peut pas se passer de deux mois et demi d’activité de ski, c’est impossible. Les loueurs, les résidences, l’épicerie, les restaurants et les jeunes vont-ils encore rester s’il n’y a plus d’activités qui leur rapportent un peu ? Ils ne resteront pas. Le camping pourrait ouvrir l’hiver, enfin on ne s’est pas bien battus pour qu’il ouvre l’hiver… L’hiver les résidences sont pleines à 90 %. Et quand tu discutes un petit peu avec les gens, les touristes qui viennent ici c’est parce que c’est un petit peu moins cher, parce que le ski c’est quand même une activité qui est chère, et du coup ça permet à une famille au budget modeste de faire du ski. Il ne faut pas oublier non plus que 80 % des forfaits vendus sont des forfaits Sybelles cette année. Le ski ça fait partie de l’ADN de Saint-Colomban, il faut se battre. C’est de notre faute, on n’est pas allés assez vite, ça c’est clair, parce que c’est difficile. Élu municipal ça devrait être un métier, mais il faut se battre jusqu’au bout, c’est tout ! »
Précisant que « le chiffre d’affaires des remontées mécaniques de cet hiver avait été de l’ordre de 700 000 euros » et qu’avec « ce chiffre d’affaires et un parc de remontées mécaniques vieillissantes il y (avait) quand même 1,2 million à mettre » Pierre-Yves Bonnivard a recentré le débat : « Le point de ce soir porte sur le vote du budget et pas sur la fermeture ou non de la station. Ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est : est-on d’accord pour voter ce budget dans la perspective qu’on puisse fonctionner l’hiver prochain sur l’ensemble du domaine ? On n’est pas en train de choisir entre on fonctionne ou on arrête. »
« Oui mais la question est sous-jacente, a relancé Stéphanie Lafaury. Toi tu as dit que c’était trop cher, mais ton avis sur cette subvention, c’est quoi ? » Pierre-Yves Bonnivard : « Je répète ce que j’ai dit : j’ai dit que 1,2 million ça faisait beaucoup, ça fait vraiment beaucoup, c’est la moitié du budget communal, et que j’assumais, devant vous et devant ceux à qui il faudra peut-être rendre des comptes, le fait que ce budget a été fait de manière à être certain que l’hiver prochain les remontées mécaniques fonctionnent avec la révision des télésièges de l’Ormet et de Charmette. Et que si on veut avoir la chance d’avoir un exploitant il faut peut-être encore faire cet effort cette année. Je ne voterai donc pas contre un budget que j’explique. »
Après ces échanges, le budget des remontées mécaniques – qui s’équilibre avec une subvention communale de 1,2 million d’euros – a été adopté par 8 voix pour et 3 voix contre (Claude Aimé, Christian Frasson-Botton et Christine Reffet). Le budget de la commune a été adopté à l’unanimité.
Sur le cahier des charges de la future DSP
Compte tenu des difficultés financières récurrentes que rencontre la commune pour équilibrer l’exploitation de son domaine skiable, le conseil municipal avait à se prononcer sur une DSP (de type affermage) à « géométrie variable » proposant aux candidats le choix entre trois périmètres : le domaine skiable actuel (lot 1), le secteur dit du haut comprenant le téléski de Cuinat et le télésiège du col de Bellard (lot 2), le secteur du front de neige comprenant l’Ourson et les téléskis de l’Épinette et de Rogemont (lot 3). Étant entendu (Pierre-Yves Bonnivard) « que dans ce système toutes les combinaisons sont possibles, un candidat pouvant par exemple prendre le lot 2 et demander à y ajouter le télésiège de Charmette, ou le lot 3 et demander à y intégrer le télésiège de l’Ormet ou le télésiège et le téléski de l’Ormet. Un exploitant pouvant prendre plusieurs lots. »
Remettant d’emblée en cause le bien-fondé de cette « découpe », Stéphanie Lafaury a lu une « demande » précisant qu’elle était approuvée par Valérie Favre-Teylaz, Marie-Thérèse Ledain, Élodie Maréchal, Dominique Metz et Cédric Émieux : « Nous sommes au pied du mur dans un contexte qui n’est pas favorable aux petites « stations-villages » de basse altitude. Notre domaine est historiquement déficitaire mais nous avons des atouts. Nous sommes un domaine relié, nous sommes la porte d’accès la plus courte à ce domaine relié. Je rappelle que nous sommes tous, ou la grande majorité, pour le lancement d’une DSP sur le domaine skiable, le but étant d’avoir un exploitant pour 2025-2026. Il faut donc que nous soyons également d’accord sur sa durée et son périmètre. (Pour nous cette) DSP doit porter sur l’intégralité de ce domaine. Le cahier des charges à « géométrie variable » tel qu’il est présenté ne nous convient pas. Je propose une DSP avec une participation de la commune aux pertes, sous réserve de sa capacité financière, et cela pour un temps court : un an renouvelable un an ou deux ans renouvelables un an. Pourquoi ? Notre députée n’a pas exclu le projet de « gros-porteur » qu’elle entend soutenir à la région Auvergne-Rhône-Alpes en le faisant entrer dans la trame d’un ascenseur valléen, le départ étant la commune de Saint-Colomban-des-Villards, et (finançable) dans le cadre du FAST qui est le fonds d’accompagnement et de soutien territorial du chantier du Lyon-Turin. C’est un fonds qui soutient le développement du territoire. L’opportunité des jeux Olympiques d’hiver peut également l’aider dans sa démarche. Pour cela, elle a besoin d’une étude qui prendrait neuf mois. Jusque-là, il faut tenir en exploitant le domaine skiable intégral et ne pas le disloquer. La délibération proposée ne fait qu’acter cette dislocation en proposant trois scénarios (…) et, même si les variantes semblent laisser plus de choix à l’exploitant futur, elles poussent à ne pas choisir la solution 1. (…) C’est pourquoi, je demande à réviser pour modifier le projet de délibération en proposant le domaine dans son ensemble avec une participation de la commune aux pertes, sous réserve de sa capacité financière, d’une durée d’un an renouvelable un an ou de deux ans renouvelables un an, correspondant à la réception de l’étude demandée. Le résultat de cette étude devant permettre, ou pas, de se lancer dans un projet de retour à l’équilibre du domaine skiable. Condition pour que la commune puisse soutenir (financièrement) son domaine, ce qui est un petit peu ce qu’avait dit le préfet. Si cette demande de réviser pour modifier que je renouvelle, et ce n’est pas une surprise car je m’étais déjà exprimée à ce sujet, est entendue et acceptée, je propose de la soumettre à révision et peut-être au vote. »
À ces arguments, Pierre-Yves Bonnivard a répondu : « Effectivement on a reçu le préfet qui a dit des choses mais qui a écrit des choses différentes notamment sur le fait qu’il n’était pas possible de subventionner des déficits de fonctionnement ou de participer à des investissements. On a rencontré Émilie Bonnivard qui a proposé de défendre le projet à la région ce qui malheureusement n’a pas été fait ces dernières années, mais on peut penser que peut-être ça pourra marcher maintenant dans le cadre du FAST. Cependant, depuis qu’on a reçu notre députée, une rallonge budgétaire a été accordée au FAST. Elle est de 15 millions d’euros à répartir sur toutes les communes de Maurienne qui ont des projets, il y en a 45. Un projet de téléporté c’est aujourd’hui 22 millions d’euros HT. Je rappelle que la commune, aux taux actuels d’emprunt, si elle consacre 400 000 euros par an en annuités pourrait emprunter entre 4,5 et 5 millions d’euros. Il faut donc trouver 17 millions. On ne sait pas combien la région va mettre, mais on sait par SSDS, qui dépend du département, que le département de la Savoie ne finance pas de remontées mécaniques aujourd’hui. Sur le domaine des Sybelles, il y a quand même aussi des choses à prendre en compte qui sont des relations tendues entre l’exploitant des Sybelles et la commune de Saint-Sorlin-d’Arves par exemple… Et je rappelle aussi que la commune de Saint-Colomban doit composer avec l’avis de la CRC et que cette année la CRC va intervenir sur les cinq autres communes des Sybelles… »
Puis répondant à une question de Bernard Wyns (« Quel est l’avis du préfet sur la non-application des accords de 1999 prévoyant une répartition des recettes Sybelles »), Pierre-Yves Bonnivard a ajouté : « Le préfet comprend que c’est vraiment le sujet principal qui explique le contexte actuel de notre station, mais il n’a pas la capacité d’imposer la mise en place de ce protocole de répartition. Et la CRC a dit que si l’accord n’est pas respecté il faut aller en justice, ce que nous n’avons pas fait en 25 ans. Or les autres communes n’ont pas la volonté de l’appliquer. Quand on voit qu’une commune cherche à se séparer de son exploitant pour avoir son système de gestion propre, ça complique les choses. »

Revenant sur l’avis du préfet, Stéphanie Lafaury a demandé : « On est bien d’accord que le préfet a dit qu’une subvention d’équilibre pour le domaine skiable était possible s’il y avait une perspective de retour à l’équilibre sur 3 ans, et que donc si le projet de téléporté se fait, et il y a un petit espoir encore, il n’ira pas contre ? » « Quand on est entre nous, le préfet dit des choses, a répondu Pierre-Yves Bonnivard. Mais il a écrit explicitement autre chose. Notamment qu’une subvention d’exploitation n’est pas possible. Et à la question que je lui pose le 1er janvier dernier : est-ce qu’une subvention d’investissement est possible ?, il répond non. Ces courriers on les a. Il faut donc être lucide. C’est pour cette raison que je vous propose une DSP par lots avec toutes les combinaisons possibles d’autant que lancer une DSP ce n’est pas forcément signer une DSP. Avant de signer, il faut voir qui est candidat et à quelles conditions. On peut discuter après et si on est d’accord on signe, mais si on n’est pas d’accord on ne signe pas. Aujourd’hui nous ne sommes pas en train de voter pour signer une DSP. C’est pour lancer les choses avec de nombreuses possibilités. Ce qu’il y a de dangereux si on lance une DSP que sur le périmètre complet c’est de ne pas avoir de candidat. On sera en juin et on pourra difficilement à ce moment-là discuter sur un autre périmètre. »
« On aura d’autant moins de candidat, objectent Stéphanie Lafaury et Valérie Favre-Teylaz, que les conditions qu’on met dans le cahier des charges sont inacceptables pour un exploitant candidat sur le grand domaine. Comme sur la première DSP qu’on a lancée où on a fait une grosse, grosse erreur. On aurait pu dire que la commune pouvait mettre un peu d’investissement. » « Surtout, ajoute Stéphanie Lafaury, que s’il y avait des conditions qui soient disons positives…, enfin la Soremet a quand même mis l’année dernière une subvention d’équilibre de 300 000 euros, c’était un pas vers nous dans le but qu’on se bouge et qu’on avance sur un beau projet ! » « Moi quand j’ai eu cette proposition de DSP, réaffirme de son côté Valérie Favre-Teylaz, je me suis dit que c’était une manière déguisée de fermer progressivement. Or on est la première porte d’accès des Sybelles et c’est quand même une hérésie de la fermer. Après on aura de belles routes mais on n’aura plus personne pour rouler dessus. »
« On est pas là ce soir pour dire qu’on est prêt à mettre telle somme dans le domaine skiable, tente d’expliquer le maire, on est là pour lancer une DSP. S’il y a des candidats, on regarde leurs propositions et c’est dans ces conditions qu’on discute. Je vous propose donc de voter sur le projet qui vous a été envoyé qui offre tous les champs des possibles. »
S’en est alors suivi cet échange :
– Stéphanie Lafaury : « Donc tu ne prends pas en compte notre remarque ? »
– Pierre-Yves Bonnivard : « Mais elle est prise en compte ta proposition, c’est le lot 1 du projet que vous avez reçu. »
– Valérie Favre-Teylaz : « Mais qui va prendre un domaine skiable structurellement déficitaire ? Quel intérêt ? Sans aide aucune, il n’y aura personne. Pour moi ce lancement, je le répète c’est une manière déguisée de dire : on découpe pour fermer progressivement, et ça je ne l’admets pas, je n’admets pas que nous, conseillers municipaux, qui avons été élus pour maintenir et restructurer le domaine skiable pour avoir 30 ans de beau ski devant nous, on arrête. On a une combe de Bellard magnifique, on a un accès à un grand domaine qui est le 4e domaine de France, et on se coupe de ça ? C’est de la folie pure. Attention, moi je ne suis pas contre l’été mais il faut garder cet accès Sybelles car c’est un pôle d’attractivité incroyable. Je ne vois pas comment on peut s’en passer. (…) Et on arrive à la fin de notre mandat et on n’a pas avancé sur le téléporté. »
– Pierre-Yves Bonnivard : « On n’a pas avancé à cause du Covid – combien d’années perdues ? On a perdu 2 ans ! –, on lance les études qu’on doit remettre à jour car elles sont valables 3 ans, etc., tu recommences et quand tu fais le tour de table financier il n’y a personne qui suit. Il n’y a personne qui suit ! »
– Valérie Favre-Teylaz : « Combien de réunions de négociation avec les partenaires pour ce tour de table ont été organisées ? »
– Pierre-Yves Bonnivard : « Au moins 2 ou 3 en 2024 et tu y étais. Et des réunions, c’est aussi un travail de tous les jours dans des rencontres informelles où les choses sont dites aussi. On ne peut pas te laisser dire des choses pareilles. »
– Stéphanie Lafaury : « Ce qui est terrible, c’est qu’il y a une majorité dans ton conseil, suffisamment présente et qui te dit, depuis peut-être deux ans, qu’il faut gérer comme je le demande là et ça n’est jamais pris en compte, jamais. Cette proposition que nous faisons, mais ça fait des mois qu’on te la demande. On argumente aux réunions des vendredis, on ne lâche pas l’affaire, on est là, c’est une majorité, mais tu décides tout seul. »
– Pierre-Yves Bonnivard : « Aujourd’hui on va voter, qu’est-ce que j’ai décidé tout seul ? »
– Stéphanie Lafaury : « Tu ne prends pas en compte l’opinion de ta majorité, alors c’est difficile de travailler dans ces conditions. On se fatigue, on s’épuise. On te donne de notre temps et tu ne nous écoutes pas. »
… Interrompant ces échanges, Christian Frasson-Botton demande alors qu’on passe au vote. Sans surprise, compte tenu des convictions exprimées, la proposition présentée par le maire de lancer une DSP par secteurs a été rejetée recueillant 5 voix pour et 6 voix contre.
Et maintenant ?
Deux conditions sont nécessaires pour que le domaine skiable puisse ouvrir l’hiver prochain. La première, adopter un budget des remontées mécaniques qui prévoit le coût des travaux de révision des télésièges de l’Ormet et de Charmette. C’est fait. La seconde, trouver un exploitant. Ces deux conditions sont liées car si le préfet a finalement « toléré », l’an dernier, la subvention aux remontées mécaniques, rien ne dit qu’il validera celle qui vient d’être votée. Or sans cette aide communale, tout le monde pressent que personne ne sera candidat (du moins sur l’ensemble du domaine), ni SSDS qui ne veut pas proroger son contrat d’un an supplémentaire, ni la Soremet (La Toussuire), société sur laquelle il ne faudrait pas trop compter selon Jacques Maurino qui s’est exprimé lorsque la parole a été donnée au public : « La Toussuire c’est votre Messie, il y en a même qui ont écrit à La Toussuire pour dire : vous êtes notre Messie ! Mais avec le rachat des parts de Maulin, aujourd’hui ils ont plusieurs millions d’euros à rembourser aux 4 banques qui leur ont prêté pour ce rachat. Ils sont passés d’une dette « mature » à une dette « juvénile » (…). Ne mettons pas toutes nos billes dans La Toussuire car si vous croyez que La Toussuire c’est le sauveur, on va tomber de haut… Et de toute façon, s’ils postulent pour le haut, ce qui est possible, ce ne sera pas à des conditions favorables pour nous. »
Autre point dans l’indécision : l’implantation d’un téléporté entre La Pierre et la combe de Bellard. Émilie Bonnivard, députée de la circonscription, voudrait relancer le dossier à la région Auvergne-Rhône-Alpes et demande qu’une étude soit réalisée pour juger de sa pertinence économique. Il y a deux ans, une étude semblable avait été confiée à Hervé Saulnier Conseil par la commune. Pourquoi ses conclusions n’ont-elles pas été rendues publiques ? Émilie Bonnivard projetterait également de rechercher une partie du financement de cet équipement (rebaptisé ascenseur valléen) dans le fonds d’accompagnement et de soutien territorial (FAST) du chantier du Lyon-Turin, créé pour compenser les nuisances des communes touchées par les travaux. Présidé par le préfet de la Savoie, le comité qui gère ce fonds se réunit en moyenne deux fois par an. En 2024, il a soutenu 24 projets en Maurienne attribuant 3,40 millions d’euros de subvention soit environ 140 000 euros par projet… Quelques exemples : la création d’une maison de santé à La Chambre ; des rénovations énergétiques (comme celle de la salle polyvalente à Sainte-Marie-de-Cuines) ; des projets de chaufferie collective (Val-Cenis), d’installation de panneaux photovoltaïques (Saint-André) et de création d’une « recyclerie » (Saint-Jean-de-Maurienne) ; des études pour l’aménagement urbain de l’îlot Catrin à La Chambre, etc. Un ascenseur valléen pourrait-il entrer dans ce cadre-là ?
Périmètre et cahier des charges d’une DSP, plan B au cas où…, nouvelle étude de faisabilité économique pour le téléporté, le conseil municipal n’a plus beaucoup de temps pour s’accorder sur des objectifs et une méthode.
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(*) Les décisions prises par le conseil municipal concernant les autres sujets qui étaient à l’ordre du jour de cette réunion : convention foncière avec Shéma, retenue de Lachal, subventions aux associations, compétence eau et assainissement, ressources humaines, etc., seront publiées ultérieurement.↩︎
Il faut sauver le ski à Saint-Colomban sinon le village va mourir.
Un grand nombre de touristes apprécient ce domaine la combe de Bellard est un atout.
L’Oullion est un point de vue majeur des Sybelles.
Il faut agir ensemble.
Il faut absolument sauver la station.
Saint-Colomban est la vraie porte d’entrée des Sybelles.
Mon nom est Olivier Morange.
Je suis le responsable des Chalets de Belledonne Goélia à La Pierre.
Nous avons fait la meilleure saison depuis le Covid. Le taux de satisfaction de notre clientèle pour cette saison 24/25 est le plus haut jamais enregistré : 18,35 sur 20.
Nos clients adorent notre village et les tarifs pratiqués.
Une destination certes familiale mais aussi internationale.
Monsieur le Maire si vous fermez les pistes nous allons tous mourir.
N’allez pas dans le sens de ce que vous proposent quelques-uns de vos collègues élus. Ouvrez les yeux Monsieur le Maire !
Saint-Col est une pépite, prenez des professionnels et gardez les professionnels qui apportent à ce merveilleux village, et oubliez les propositions dépassées.
Vive le ski ! Vive Saint-Col !
En temps que Villarin et très ancien utilisateur des Sybelles, qui peut rivaliser avec les grandes stations de Tarentaise, j’ai envoyé au maire de St-Colomban une modeste suggestion : ne serait-il pas possible d’étudier la prolongation de quelques centaines de mètres du téléski de l’Ormet, avec passage en souterrain de la piste du télésiège au Coin, ce qui permettrait de rejoindre le télésiège pour descendre à la station, prolongeant ainsi la saison de ski de peut-être quelques semaines, pour un coût très inférieur au projet beaucoup trop coûteux de remontée lourde, actuellement irréalisable avec la politique départementale actuelle vis avis des stations de basse altitude. Je n’ai pas eu de réponse à mon modeste courrier …., même pour m’expliquer que ce n’était pas une bonne idée !
On parle beaucoup de Saint-Colomban, station dans laquelle j’ai travaillé, pour la SATVAC.
Les projets de téléportés me semblent bien utopistes quand même.
Je ne suis pas confiant pour l’avenir…. Ni pour Saint-Colomban, ni pour Les Bottières, qui, rappelons le, on été citées dans un rapport de la cour des comptes.
Les Sybelles, futures Quatrebelles ?
La vallée va mourir la vallee va mourir.. la vallee est deja morte ! L’offre de restauration ? Insignifiante, voire inexistante, peu importe la saison. Chercher des coupables est facile, mais aujourd’hui il faut penser autrement, se projeter vers l’avenir.
Et si la solution ne résidait ni dans l’une ni dans l’autre des options actuellement sur la table ? La vallée semble figée dans les années 80, loin des dynamiques touristiques actuelles. Les investissements se font ailleurs. Une piste radicale mais réaliste serait de s’ouvrir à des fonds d’investissement étrangers. Qatar, Émirats… certains pourraient être séduits par le potentiel d’une petite station comme Saint-Col et injecter des millions sans hésitation.
Mais la question est : sommes-nous prêts à en accepter le prix ? Cela impliquerait de céder du foncier pour développer une offre hôtelière haut de gamme. C’est là que se trouve la clé de la renaissance.
Ça ne se bat pas pour garder les tontons snackeurs au plan d’eau, mais par contre pour jeter 1.2 M par la fenêtre chaque année il y a du monde. Oui vraiment on marche sur la tête. Faut mettre cette commune sous curatelle.