DéveloppementDomaine skiable

SSDS met les points sur les « i »

Une réunion de la commission communale du domaine skiable a été programmée le 21 mai dernier par le maire de Saint-Colomban-des-Villards. Malgré un ordre du jour tourné vers l’avenir (« exploitation hiver 2025-2026 et perspectives ») seuls 7 membres de cette commission (sur 19) étaient présents dont 5 élus… La commune de Saint-Alban-des-Villards et la communauté de communes du canton de La Chambre (4C), également conviées à cette réunion, étaient représentées, respectivement, par Jacqueline Dupenloup, maire de Saint-Alban-des-Villards, et Laure Pion, vice-présidente de la 4C chargée des arts et de la culture, maire de Notre-Dame-du-Cruet (*).

Pierre-Yves Bonnivard avait aussi invité la société Savoie stations domaines skiables (SSDS) qui exploite le domaine skiable villarin (jusqu’au 30 novembre prochain) et dont le nom revient de manière récurrente, depuis des mois, dans les plans de sauvetage de la station conçus par des Villarins qui refusent que celle-ci ferme à la fin de l’année en cours. C’est, par exemple, le cas de Paul Paret qui, récemment encore (18 mars dernier), exhortait les responsables villarins à « demander aux autorités de tutelle, Monsieur le préfet, Madame la sous-préfète, Madame la députée, de bien vouloir avec SSDS proroger de 1 an la délégation de service public (DSP) d’exploitation en régie intéressée et prendre contact avec M. Pascal de Thiersant, gérant de SSDS, et M. Julien Mairot, directeur opérationnel de SSDS, afin d’en discuter les termes. »

Cependant, la société SSDS a refusé de participer à cette réunion. Pour justifier cette absence, le 21 mai, Pascal de Theirsant, gérant de SSDS, a adressé un courriel à « l’attention de la commission domaine skiable de Saint-Colomban-des-Villards », dans lequel il indique d’emblée qu’il « ne croit pas opportun d’assister à (cette) commission domaine skiable », précisant : « Il me semble important de vous faire connaître la position de SSDS au sujet de l’exploitation future du domaine skiable, si toutefois elle n’était pas encore claire pour certains d’entre vous. (…) La société SSDS, se conformant à la recommandation de chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes et prenant en compte la position de la préfecture, n’exploitera pas le domaine au-delà de l’échéance de sa DSP. Il n’y aura donc pas d’exploitation de SSDS pour l’hiver prochain. »

Ce refus est tout sauf une surprise comme le rappelle Pascal de Thiersant qui a joint à son courriel, en pièces jointes, les copies de 3 lettres qu’il a adressées à la commune au cours des derniers mois (1er août 2024, 27 novembre 2024 et 13 février 2925). En choisissant de divulguer ces courriers au-delà du cercle municipal (lire ICI), le directeur de SSDS a voulu montrer que sa décision n’était ni soudaine ni irréfléchie.

Profitant de cet échange avec les membres de la commission du domaine skiable, Pascal de Thiersant a élargi son propos en donnant sa « vision de la situation » de la station de Saint-Colomban : « Nous avons tenté avec la Soremet depuis 2 ans, à livre ouvert, en concertation avec le Maire, de trouver des solutions pour continuer une exploitation préservant la liaison avec le domaine des Sybelles. Dans ce cadre, la Soremet a accepté de verser 300 000 euros pour boucler le budget de l’exploitation du domaine de Saint-Colomban en 2024, dans la perspective de trouver ensemble une voie praticable. Il n’y en a pas à court terme. Il faut que cela soit dit et compris de toutes et tous. Les échéances politiques à venir amènent certaines personnes à des propos modérés laissant entrevoir un espoir sur le court terme. IL N’Y EN A PAS ! (**) Je regrette que nous soyons dans cette impasse, mais les décisions de construction de lits qui étaient prévues depuis l’origine de la liaison n’ont pas été prises, la commune préférant abonder au déficit de l’exploitation par le biais d’une pénalité pour non construction de lits. Voilà l’origine principale de la situation actuelle. Quant à trouver des mécènes pour financer un téléporté, seule issue à un retour à l’équilibre de l’exploitation, c’est possible, mais cela prendra du temps. »

Pascal de Thiersant a conclu son message à la commission en rappelant des points concrets non encore réglés : « Dans l’immédiat, se pose la question d’exécution des grandes visites obligatoires pour 2025 et la disponibilité de la trésorerie afférente ; ainsi que la problématique sociale à venir. » (***)

À noter que Pascal de Thiersant a profité de cette mise au point pour confirmer que « depuis 2 ans » la Soremet est associée, « à livre ouvert » et « en concertation avec la mairie de Saint-Colomban », à des discussions pour « continuer une exploitation préservant la liaison avec le domaine des Sybelles ».

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(*) Étaient présents à cette réunion : Stéphanie Lafaury, Marie-Thérèse Ledain, Valérie Favre-Teylaz, Pierre-Yves Bonnivard, Christian Frasson-Botton, Brigitte Maurino, Michel Favre-Trosson, Jacqueline Dupenloup et Laure Pion.↩︎
(**) N. D. L. R. : en lettres capitales dans le texte.↩︎
(***) Cette question des grandes visites et de leurs financements a été abordée au conseil municipal du 23 mai 2025 dont le compte rendu n’est pas disponible à ce jour. À cette réunion, sur ce point, Pierre-Yves Bonnivard aurait indiqué que SSDS était prête à engager ces grandes visites sous réserve qu’une avance de trésorerie de 800 000 euros lui soit faite mais que, dans l’immédiat, la commune ne pouvait verser que 250 000 euros à SSDS à cause d’une échéance annuelle de 310 000 euros, exigible le 1er juin, correspondant à l’emprunt pris en 2016 pour « sécuriser » l’emprunt toxique contracté en 2008. Ces 800 000 euros comprennent les grandes visites (quelque 500 000 euros TTC) et des reliquats de charges de la saison hivernale qui s’est terminée en mars dernier.↩︎

Une réflexion sur “SSDS met les points sur les « i »

  • Robert Déprez

    Le temps passe rien ne bouge! les Villarins, les investisseurs, les amateurs de ski attendent, à lire ce compte rendu il apparaît que les dirigeants de la commune (majorité) n’ont pas fait leur travail ou l’on mal fait, ils se mettent à agir à six mois d’une date butoir, est-ce l’arrivée des échéances électorales ?
    Serait-il possible de céder la station à des investisseurs privés ? Quelles sont les réponses aux questions reproches posées à M. le Maire?
    Il est par contre étonnant que les décisions de la SSDS soient soumises à une seule personne!
    Il manque à St Colomban une équipe dirigeante qui a une vision d’avenir à long terme.

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