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Réunion publique à Saint-Alban-des-villards : mise en perspective de l’action municipale  

Dans une première partie (de 45 minutes sur près de 2 heures de réunion), Théo Torrecillos, directeur du Syndicat intercommunal de ramassage et de traitement des ordures ménagères de Maurienne (Sirtomm), a fait un point sur la collecte des déchets et l’expérimentation actuellement menée au dépôt villarin. Puis Jacqueline Dupenloup a présenté les travaux entrepris dans sa commune depuis quelques mois (modernisation de l’éclairage, rénovation des cimetières, entretien des pistes, etc.), les projets en cours de réalisation (réhabilitation du café du Merlet, activités de pleine nature, etc.), et les difficultés rencontrées pour réviser le plan local d’urbanisme.

La collecte des déchets ménagers

Le Sirtomm (qui compte 35 agents) collecte les déchets de 53 communes de Maurienne ce qui représente quelque 460 000 km effectués chaque année. Il gère également les déchetteries intercommunales (comme celle de La Chambre) et effectue une prestation d’enlèvement des bennes qui sont dans les dépôts communaux dont la gestion quotidienne est du ressort des mairies ou des communautés de communes. On trouve de tels dépôts à Albiez-Montrond, à Valmeinier, à Jarrier…, à Saint-Colomban-des-Villards (dépôt créé par l’ex-CCGV), soit plutôt en montagne pour éviter que les usagers ne soient contraints de descendre vers les déchetteries des plaines.

Les sacs, qu’ils soient noirs ou jaunes, sont transportés à Saint-Julien-Montdenis et, de là, à Chambéry. Le contenu des sacs noirs est incinéré, celui des sacs jaunes trié et recyclé. Théo Torrecillos : « Le coût de traitement d’une tonne de déchets noirs est de 145 euros d’où l’importance du tri effectué par l’usager, en amont des collectes, qui favorise une baisse du tonnage traité et une augmentation du soutien financier au Sirtomm avec le rachat des déchets revalorisés… » M. Torrecillos a également abordé le traitement des déchets professionnels et des déchets de chasse (lire ICI).

Entre 2020 et 2024, le coût des collectes payé par la 4C au Sirtomm est passé de 1 à 1,2 million d’euros (*) à cause de l’accroissement du volume collecté, des coûts de transport et de traitement, de la baisse du prix de rachat des déchets valorisables et à leur moindre réemploi, mais aussi à cause des difficultés de traitement liées en particulier aux erreurs de tri et/ou au tri insuffisant comme cela a été observé aux Villards dans les bennes de la déchetterie. Ce qui a conduit le Sirtomm à demander aux élus villarins la création d’un poste de gardiennage dans le cadre d’une expérimentation (lire ICI). Outre des améliorations liées au tri, Théo Torrecillos a annoncé que pour diminuer le coût de la collecte, « d’ici la fin de l’année ou avant le début de l’année 2025 », le Sirtomm allait placer des sondes dans les conteneurs pour mesurer leurs taux de remplissage. « Actuellement ce sont les usagers qui signalent quand un conteneur est plein ou quand il déborde. Cet équipement évitera également de faire monter un camion quand une benne est à moitié pleine… »

Dans son intervention, M. Torrecillos a voulu faire passer un message : le service de ramassage et de traitement des ordures ménagères a un coût pour la collectivité qu’il faut contenir et si possible réduire. Le Sirtomm s’y emploie en améliorant les conditions techniques de la collecte et du traitement. Aux usagers d’apporter leur contribution en respectant les consignes de tri.

Reprenant le fil de la présentation, Jacqueline Dupenloup a présenté les réalisations récentes et les projets en cours de l’équipe municipale.

Les travaux entrepris dans la commune

L’éclairage public

La rénovation de l’éclairage public a été confiée à l’entreprise Electra Savoie. Jacqueline Dupenloup : « Une première phase de travaux concernera les hameaux où dans l’ensemble les points lumineux sont les moins performants et les plus énergivores : le Premier-Villard, le Planchamp et le Pied-des-Voûtes. Ils porteront sur la mise en place d’horloges astronomiques (en partie réalisée) et le renouvellement des luminaires de mauvaise qualité fonctionnelle ou vieillissants. Les gens ne voulant pas d’une extinction totale de l’éclairage nocturne nous avons abaissé de 50 % seulement la puissance aux heures creuses. » 

Les cimetières

Des travaux importants ont été entrepris dans les cimetières. « Remplacement des murs bois par des murs en enrochement, reprise d’un escalier, reprise de la bordure du columbarium (dont une partie sera engazonnée), remplacement de toutes les couvertines, crépissage intérieur et extérieur des murs. On a aussi fait reprendre les quatre piliers d’entrée, le soubassement de la croix, et le robinet du cimetière aux cyprès va être remplacé par la borne fontaine qui était sur le parking et qui sera placée à l’entrée afin qu’il y ait moins d’éclaboussures. Enfin, au pied des murs, une bande de 50 cm de large a été garnie de gravier pour les protéger quand on débroussaille. » Le coût de ces travaux, maîtrise d’œuvre et études comprises, est de 442 000 euros (HT) pour « lesquels nous n’avons obtenu que 11 000 euros de subvention, notre priorité étant d’obtenir des aides plutôt pour la réhabilitation du café du Merlet. Finalement, avec ces travaux, ça fait une entrée de la commune qui est propre. »

■ Travaux dans les cimetières. – (J. Dupenloup.)

Travaux d’entretien

La piste du Truc a été fortement endommagée par les intempéries de l’an dernier. Près de 35 000 euros de travaux sont programmés. Certains, de première urgence, ont été réalisés en février dernier. Actuellement en chantier : la purge du virage amont afin que les matériaux ne glissent pas à nouveau sur les merlons de la route à l’aval. « D’autres travaux seront peut-être effectués en 2025 ou 2026. » Le réservoir d’eau du Premier-Villard a été nettoyé par des bénévoles (mais des travaux de maçonnerie sont à faire qui seront programmés en 2025), la sole du four à pain du Pied-des-Voûtes a été refaite, et les abords de la chapelle du Premier-Villard fauchés (par les Bordas et l’entreprise Hémery).

■ Entretien de la signalétique aux abords de la chapelle des Voûtes. – (A. Bordas.)

La forêt

Cette année, 26 650 euros HT de dépenses forestières sont prévus (qui bénéficient de 3 790 euros d’aide du programme forestier Sylv’ACCTES) pour l’entretien manuel des plantations faites en 2019 et 2020 dans la forêt du Nant (sur 50 % de la surface plantée), l’entretien manuel des nouvelles surfaces forestières plantées côté Truc, le dégagement des acacias en tête de ravin, le passage de l’épareuse dans la forêt du Nant, sur la piste de la Mollette et la piste de l’Échaut aux Granges. « Pour la 1re fois depuis plusieurs années, il y a eu débardage de 140 m3 de bois scolytés pour alimenter la chaufferie après passage à la plate-forme de broyage de Saint-Étienne-de-Cuines, opération pour laquelle nous avons eu 1 800 euros de subvention pour 6 372 euros de travaux. »

Avancement des projets en cours

Café du Merlet

La réhabilitation du café du Merlet, estimée à 1,1 million d’euros HT, a reçu à ce jour des notifications de subventions pour 587 365 euros. Un dossier de demande de subvention est en attente auprès de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour une aide éventuelle de 100 000 euros. « Un coût plus précis des travaux sera connu après l’ouverture des plis reçus suite aux appels d’offres que nous avons lancés (**) Le bâtiment réhabilité comprendra une salle communale (avec une entrée côté rue) de 67 m² plus un espace de rangement derrière, et, à l’étage, deux appartements (de 90 m² et de 40 m²) dédiés à des locations permanentes. L’accès aux appartements se fera en autonomie par rapport à la salle communale. La destination de l’écurie n’est pas arrêtée. Elle sera donc simplement mise en propreté et stabilisée et les murs enduits si possible. La cave a été séparée en trois : un box par appartement, un box pour la commune. »

■ Esquisse du café du Merlet réhabilité. – (Document ADG.)

Activités de pleine nature

Jacqueline Dupenloup : « Sur les Villards on essaie de développer des itinéraires de pleine nature pour lesquels on a l’aide importante du Sivav. Les itinéraires pour balade en raquettes sont inscrits au plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée ce qui permet d’être aidé pour la signalétique et de bénéficier de la communication qui est faite. Nous avons retenu une dizaine d’itinéraires sachant qu’on a un souci avec les avalanches et le partage de certains secteurs avec différents usagers. C’est ainsi que l’ACCA, qui est active et qui nous aide pour l’entretien des sentiers et de la nature, a attiré notre attention afin de ne pas envoyer les gens dans les prés, n’importe où, n’importe quand. On travaille aussi avec le Sivav sur le schéma directeur VTT et VT assistance électrique. Dans ce cadre-là, trois passerelles sur le Merlet ont été rénovées pour un coût de 18 000 euros dont 15 500 euros pris en charge par le Sivav. L’ONF a également refait deux passerelles en Miolan. Nous avons aussi développé trois parcours trail. »

■ Passerelles des Perrières (à gauche) et en Miolan. – (M. Donda.)

Course d’orientation

La commune s’est rapprochée de la fédération départementale de course d’orientation qui propose un peu partout en Savoie des parcours destinés au grand public. Un parcours d’orientation c’est une carte avec des énigmes qui envoient une ou plusieurs personnes, une famille, sur le territoire d’une commune située de préférence en espace rural ou en montagne. Yannis Nacef : « L’objectif de cette petite animation est de permettre aux enfants de retrouver des balises discrètes en lien avec le pays, la faune, la flore, etc., qui sont implantées un peu partout dans la commune. On a conçu avec la fédération départementale deux circuits. Un de proximité pour les familles avec enfants : place du poilu, la croix des Charrières, la piste de l’eau, le chemin de la Soujette, le Bessay, le chemin de la combe de Rinche et retour place du poilu. Le second, plus accessible avec de grands enfants : Chef-Lieu, la croix des Charrière, la passerelle de la Molette, secteur du Replat, Premier-Villard, chemin des Moulins et retour au Chef-Lieu. Ces parcours seront en place d’ici juillet prochain. Ce qui est intéressant avec la fédération départementale c’est qu’elle offre ce service clef en mains. Un cartographe va venir pour cartographier toute la commune avec les codes de la course orientation qui sont propres à la fédération nationale. Ce projet est subventionné par le Sivav dans le cadre des activités de pleine nature à 75 % sur un montant total de 8 000 euros. À noter qu’il y a un très gros réseau de participants à ces courses d’orientation qui peuvent télécharger la carte sur le site de la mairie ou se rendre à l’office du tourisme. »

Plan local d’urbanisme

La révision du PLU décidé par le conseil municipal le 18 juin 2021 a pris « un an retard car ce dossier demande beaucoup d’énergie humaine ». Où en est-on ? Jacqueline Dupenloup : « Il a été décidé, mais ces choix seront soumis à une enquête publique, de réserver deux emplacements qui pourraient être destinés à l’installation d’un nouvel exploitant agricole car le diagnostic agricole que nous avons fait en 2021 disait qu’il y avait de l’espace dans cette vallée et qu’un exploitant agricole supplémentaire était envisageable. L’un de ces emplacements est en Pergouet (c’est au Châtelard) l’autre en Champ Martin (route qui descend au Planchamp). Également réservés, un emplacement afin de faciliter l’accès au café du Merlet et deux emplacements aux Grands Prés pour affirmer et renforcer les complémentarités économiques et touristiques au sein de la vallée des Villards avec l’aménagement d’une modeste zone de loisirs dédiée à l’accueil de camping-cars comprenant une aire de pique-nique, des panneaux informatifs et des animations d’été. »

Cependant, cette révision du PLU rencontre des difficultés. Jacqueline Dupenloup : « À Saint Alban on se trouve en contexte contraint par rapport à la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) qui vise à ralentir et compenser l’artificialisation des sols (***) et qui dit concrètement que l’on peut accorder des permis de construire à l’intérieur des enveloppes urbaines dont le périmètre est tracé au ras des maisons mais que pour les permis de construire à l’extérieur de ces enveloppes on doit avoir une orientation d’aménagement et de programmation, une OAP, où sont prévus les réseaux, les orientations paysagères, etc., et avec trois ou quatre maisons pas plus. Pour ces OAP, le conseil municipal a pensé à des zones en aval du Bessay, à des parcelles en contrebas de la mairie ou entre le cimetière et la chaufferie. Mais, le bureau d’étude qui répertorie actuellement les zones à risques naturels sur la commune, nous a indiqué que si on met des maisons sous la mairie il va y avoir un coût important car ce secteur est géologiquement pas bon avec des problèmes de réseau de flotte pluviale et il faudrait des études coûteuses et des fondations coûteuses pour les maisons. Donc des maisons sous la mairie ne passeraient pas en termes de risques. »

Autre difficulté : « Les décanteurs d’assainissement ne sont pas conformes. L’eau qui en sort n’est pas suffisamment pure pour retourner dans le Glandon et cela peut être restrictif par rapport à de nouvelles implantations de maisons. Donc il faut proposer une amélioration de l’assainissement mais la compétence eau et assainissement est sur le point d’être transférée la 4C… Donc on doit travailler un projet en sachant que ce n’est pas nous peut-être qui pourront le réaliser. »

Cette mise en perspective de l’action municipale n’ayant soulevé aucune question, Jacqueline Dupenloup a clos cette rencontre en rappelant que la commune avait demandé à bénéficier du programme « Villages d’avenir » (lire ci-dessous) et remercié « les gens qui participent aux animations de la commune, qui viennent aux journées de nettoyage, qui viennent mettre les fleurs, qui entretiennent des sentiers, etc. Cet été on a essayé de faire une commune bien vivante en juillet et en août et ça a été bien sympathique. On a toujours notre jauge de participants, entre 40 et 80 personnes. »

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(*) Ce coût est répercuté aux usagers par la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).↩︎
(**) N. D. L. R. : ouverture effectuée le 8 novembre dernier mais certains marchés font encore l’objet de négociations.↩︎
(***) La loi ZAN fait partie des lois que le gouvernement entend assouplir voire réécrire.↩︎

Le programme de revitalisation « Villages d’avenir » 

L’an dernier la commune de Saint-Alban-des-Villards a posé sa candidature pour être labellisée « Villages d’avenir » qui permet d’obtenir une aide en ingénierie (études financées par l’État…) pour instruire tel ou tel projet communal. LAgence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) qui pilote cette opération a publié il y a un an une première liste de 14 communes soutenues en Savoie. « Une deuxième devait sortir et on aurait été dedans a indiqué Jacqueline Dupenloup mais, avec les restrictions budgétaires annoncées par le gouvernement au niveau des collectivités territoriales, le chargé de mission préfectoral qui pilote ce dossier, Louis Langdorf, nous a récemment appelés pour dire : on ne sait pas si il y aura une nouvelle liste labellisée car on est sous le coup de réductions de crédits. Si une liste sort, vous y serez mais c’est mal parti. »

La commune souhaitait une aide en ingénierie pour la gestion du patrimoine public. Jacqueline Dupenloup : « Au fil des municipalités successives, Saint-Alban-des-Villards est une commune qui a un vrai parc public en matière de bâtiment : les murs de l’auberge communale, la chaufferie, 10 appartements et bientôt 12 avec les deux du café du Merlet, une future salle associative, deux gîtes. On aurait souhaité être aidés sur comment gérer tout ça en définissant les formes juridiques de gestion les meilleures pour que de l’argent rentre dans la commune avec ce patrimoine. On aurait souhaité être aidés aussi pour définir un poste d’employé territorial, même si ce n’est pas vraiment dans l’air du temps, car vu le potentiel de la commune il serait intéressant d’avoir un agent territorial qui aide les élus dans la conduite des dossiers. »

« Villages d’avenir » concerne également la commune de Saint-Colomban-des-Villards (*). Jacqueline Dupenloup : « L’idée du chargé de mission a été de voir s’il y avait un projet commun aux deux communes. On n’a répondu que oui en donnant comme exemple le projet de diversification touristiques par rapport à la problématique d’hiver que rencontre Saint-Colomban car on a sur Saint-Alban un certain nombre de choses qui sur l’été et les intersaisons peuvent être incluses dans des opérations de diversification touristiques. Et donc on a dit au chargé de mission : si le projet « Villages d’avenir » continue, oui on veut bien sûr travailler sur la vallée des Villards. D’ailleurs notre commission communale sentier, qui s’est réunie le 29 octobre, a proposé qu’on invite l’OT à une journée de travail, ici, pour recenser le potentiel d’animations qu’on a sur la commune, pour présenter nos sentiers, et pour bien s’inscrire dans cette diversification touristique. Si jamais les prévisions sur l’hiver sont ce qu’elles sont – et elles semblent parties pour – il faut diversifier et qu’on travaille ensemble. »↩︎

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(*) N. D. L. R. : qui a également sollicité (et aurait obtenu) une aide dans le cadre de l’ANCT.↩︎

2 commentaires sur “Réunion publique à Saint-Alban-des-villards : mise en perspective de l’action municipale  

  • Benoit GARRET

    Bravo et félicitations à madame la Maire et aux élus de St-Alban-des-Villards qui ne ménagent pas leur temps et leur énergie au service du village et de ses habitants !

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    • Frasson-Botton Nadine

      C’est tout à fait ça… un grand merci à notre Maire et son équipe.

      Réponse

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